Trois personnes ont été tuées mercredi matin dans une attaque "terroriste" menée contre la chaîne de télévision officielle Al-Ikhbariya dans la province de Damas, a rapporté l'agence de presse Sana. Dix soldats ont été par ailleurs été tués dans la nuit dans l'est du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Il s'agit de la première attaque du genre contre une télévision officielle en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad en mars 2011. Un groupe a mené une attaque "terroriste" et "barbare" contre le siège de la chaîne d'informations, en tuant trois journalistes et employés et saccageant les locaux, indique Sana. La télévision d'Etat a diffusé des images de destruction, notamment d'une salle réduite à des débris. Le ministre de l'Information Omrane al-Zohbi a affirmé à la télévision que le groupe avait placé des "explosifs" dans les studios et qu'il avait "exécuté des journalistes et des employés" Il a fait assumer à la Ligue arabe "l'entière responsabilité" de l'attaque, "car ceux qui ont commis ce crime appliquent la décision de la Ligue arabe de faire taire la voix de la Syrie", a-t-il dit. La Ligue arabe a récemment adopté une résolution demandant aux satellites Nilesat et Arabsat d'interdire la diffusion des télévisions officielles syriennes. "Tous ceux qui incitent à la violence, tous ceux qui font campagne contre la Syrie, que ce soit des médias, des responsables ou le Conseil de sécurité (de l'ONU), notamment ceux qui ignorent la présence d'homme armés (rebelles, NDLR), assument l'entière responsabilité de ce crime", a-t-il encore indiqué. L'Union européenne a indiqué mardi que l'ensemble des radios et télévisions publiques étaient visées par les dernières sanctions européennes, estimant que ces médias incitaient "à la violence contre la population civile en Syrie" et "mènent des campagnes de désinformation" dans la couverture de la révolte. Ailleurs en Syrie, au moins dix soldats ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi près de Mayadine, dans la province de Deir Ezzor (est), selon l'OSDH qui fait état également de la défection de 15 autres militaires. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), les forces du régime ont repris mercredi leurs bombardements de la localité Khan al-Sabil où un hélicoptère avait été abattu mardi, selon l'OSDH. Des combats entre soldats et rebelles, commencés mardi, se poursuivent dans cette localité. Dans la province d'Alep (nord), plusieurs villes sont pilonnées depuis l'aube. Des rebelles ont mené une attaque contre les gardes d'un aéroport militaire, selon l'ONG. L'OSDH a fait état par ailleurs d'attaques menées par les forces gouvernementales dans les régions d'Idleb et Alep où des maisons de militants recherchés "ont été incendiées". A Homs (centre), les quartiers de Jouret al-Chiyah et Qarabis ont été violemment bombardés par l'armée qui veut reprendre ces deux bastions de la contestation. Mardi, les violences ont fait 129 morts en Syrie, selon l'OSDH.