Au moins 72 personnes, en majorité des civils, ont péri dimanche dans de nouvelles violences en Syrie, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au moins 36 civils, 27 soldats et neuf rebelles ont péri dans la répression et les combats à travers le pays. De son côté la télévision d'Etat a rapporté qu'un "groupe terroriste a enlevé le mufti de Deir Ezzor (est) Abdel Kader el-Raoui", précisant que les membres de ce groupe étaient recherchés activement. Parmi les soldats morts figurent 16 militaires tués dans des combats dans la région d'Alep (nord), près de la localité rebelle d'Atareb et du village de Kafar Halab, précise l'OSDH. Selon l'ONG, "un certain nombre de soldats" avaient fait défection dans cette région, après une attaque des rebelles contre un escadron. "Les rebelles ont saisi beaucoup d'armes", selon elle. Dans la ville d'Alep, le conducteur d'un minibus a été abattu par des hommes armés dans le quartier de Khaldiyé et deux autres civils ont été tués par balles. Et en province, un couple a été tué par l'explosion d'obus dans la localité rebelle d'Andane que l'armée tente de reprendre depuis des jours. Ailleurs dans le pays, 16 civils, dont une enfant, et trois rebelles ont péri à Deir Ezzor (est), notamment dans la ville où l'armée intensifie ses bombardements depuis plusieurs jours selon l'OSDH. L'agence officielle Sana rapporte de son côté que les forces régulières "se sont engagées dans des combats contre un groupe terroriste qui attaquait les citoyens dans le quartier de Jabaliyé à Deir Ezzor, tuant "des dizaines de terroristes". Dans la région de Homs (centre), cinq insurgés et quatre civils ont été tués par des tirs de l'armée et des combats. Plus au nord, dans la province de Lattaquié (nord-ouest), un rebelle a péri dans les combats dans la Montagne kurde où sont retranchés de nombreux rebelles. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), 10 civils ont été tués, dont sept agriculteurs qui travaillaient dans des champs dans la localité d'Ariha. A Deraa (sud), berceau de la contestation, un civil a été tué à Al-Jizé par des tirs des forces régulières. Le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a déploré le déferlement des violences en Syrie où "personne ne contrôle rien". "Il est devenu normal d'avoir 100 morts tous les jours", a-t-il déclaré, en dénonçant l'"absence de décisions de la communauté internationale" au sujet de la crise en Syrie. Le régime a intensifié ces derniers jours la répression avec le pilonnage sans relâche des bastions rebelles, des assauts et des opérations sécuritaires, selon l'OSDH. Samedi a encore été une journée particulièrement sanglante avec la mort d'au moins 116 personnes, dont 77 civils, selon l'ONG.