Sept personnes ont été tuées mercredi matin dans une attaque menée contre la chaîne de télévision officielle Al-Ikhbariya dans la province de Damas, rapporte l'agence officielle Sana. Ailleurs dans le pays, au moins 16 personnes dont 14 soldats ont péri dans les violences, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Il s'agit de la première attaque du genre contre une télévision officielle en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad en mars 2011. Un groupe a mené une attaque "terroriste" et "barbare" contre le siège de la chaîne d'informations, tuant trois journalistes et quatre gardiens, et saccageant les locaux, indique Sana. La télévision d'Etat a diffusé des images de destruction, notamment d'une salle réduite à des débris. Le ministre de l'Information Omrane al-Zohbi a affirmé à la télévision que le groupe avait placé des "explosifs" dans les studios et qu'il avait "exécuté des journalistes et des employés". Il a fait assumer à la Ligue arabe "l'entière responsabilité" de l'attaque, "car ceux qui ont commis ce crime appliquent la décision de la Ligue arabe de faire taire la voix de la Syrie", a-t-il dit. La Ligue arabe a récemment adopté une résolution demandant aux satellites Nilesat et Arabsat d'interdire la diffusion des télévisions officielles syriennes. "Tous ceux qui incitent à la violence, (..) notamment ceux qui ignorent la présence d'homme armés (rebelles, NDLR), assument l'entière responsabilité de ce crime", a-t-il encore indiqué. Ailleurs en Syrie, au moins dix soldats ont été tués dans la nuit près de Mayadine, dans la province de Deir Ezzor (est), selon l'OSDH qui fait état également de la défection de 15 autres militaires. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), deux civils ont péri dans un tir d'obus lancé sur le village de Bsamès. Des morts se trouveraient également sous les décombres dans la localité Khan al-Sabil bombardée par les forces du régime, selon l'OSDH. Quatre soldats ont été tués dans le village de Maara Dabsa dans une attaque à l'explosif, dans la même région. Dans la province d'Alep (nord), plusieurs villes sont bombardées depuis l'aube. Des rebelles ont mené une attaque contre les gardes d'un aéroport militaire, indique l'ONG. L'OSDH a fait état par ailleurs d'attaques menées par les forces gouvernementales dans les régions d'Idleb et Alep où des maisons de militants recherchés "ont été incendiées". A Homs (centre), les quartiers de Jouret al-Chiyah et Qarabis ont été violemment bombardés par l'armée qui veut reprendre ces deux bastions de la contestation. Plus au nord, des villages de la province de Hama sont pilonnés par des hélicoptères. Dans la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud, les bombardements visent depuis six jours la localité de Kafar Chams dont l'armée tente de prendre le contrôle, rapporte l'OSDH faisant état de la mort de 24 personnes pendant cette période et de l'incendie de maisons. Près de Damas, la localité de Deir al-Assafir, encerclée par des chars, était également pilonnée par l'armée. Mardi, les violences ont fait 129 morts en Syrie, selon l'OSDH.