Une ONG syrienne a appelé samedi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à envoyer d'urgence des équipes médicales à Douma, près de Damas, théâtre d'opérations militaires d'envergure depuis le 21 juin. Par ailleurs, 29 personnes, dont 23 civils, ont été tuées samedi dans les violences en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). A Douma, située à 13 km de la capitale, où des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines blessées depuis le 21 juin, la situation humanitaire est "catastrophique à tous les niveaux", a indiqué l'OSDH, parlant d'une "pénurie de produits alimentaires (...) et de coupures d'eau et d'électricité". "Plus de 100 familles, des femmes et des enfants, sont piégées dans des abris. Elles sont terrifiées par les pilonnages et les tirs. Les hommes ont été arrêtés ou tués par les forces de l'ordre", ajoute-t-elle. "Les forces de l'ordre ont pris le contrôle de l'hôpital principal de Douma. Il n'y a aucun médecin en ville alors qu'il y a des dizaines de blessés ayant besoin de soins urgents", affirme l'OSDH. L'organisation appelle le CICR et le Croissant rouge syrien à "envoyer d'urgence des équipes médicales dans cette ville", d'où ont fui de nombreux habitants. Dans la capitale, 10 camions militaires transportant des soldats et des voitures équipées de mitrailleuses ont pénétré dans le quartier de Hajar l-Aswad, où les forces du régime ont pris d'assaut les maisons de militants et de soldats ayant fait défection. Elles ont incendié la maison d'un militant, indique l'OSDH, évoquant en outre une forte explosion ayant secoué le quartier de Qaboune. Des combats se sont par ailleurs déroulés entre rebelles et soldats dans le quartier de Jobar, ainsi qu'à Aïn Tarma, dans la province de Damas, où deux civils ont été tués à Douma et à Mdeira. L'organisation a rapporté en outre la mort de quatre soldats dans l'explosion de leur voiture dans la région de Rankouss dans cette même province. A Deir Ezzor (est), huit civils ont été tués par des obus et des tirs, alors qu'un officier rebelle a péri dans la nuit dans des combats avec les troupes régulières qui pilonnaient cette ville. A al-Qouria, un oléoduc a explosé. Dans cette même province, des combats violents entre soldats et rebelles se déroulaient dans la ville d'Abou Kamal. Une femme est décédée dans la localité de Chiil, bombardée par l'armée, selon l'ONG. A Idleb (nord-ouest), un couple et leur fils ont péri dans des bombardements contre le village de Hich. Six autres civils ont péri dans des tirs dans d'autres localités, alors que les forces du régime bombardaient, avec des hélicoptères, des villages de la région de Jisr al-Choughour, rapporte l'OSDH. Dans le nord, deux civils ont été tués dans des bombardements à Atareb et à Mayer, dans la province d'Alep. A Alep même, la deuxième ville de Syrie, une voiture a explosé dans le quartier d'al-Jamiliyé. Dans la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays, un rebelle a péri dans l'explosion d'une mine à Kafar Chams. A Hama (centre), les forces régulières ont lancé une campagne d'arrestations dans plusieurs quartiers, et un militant a péri dans la localité de Sourane, selon l'OSDH. Vendredi, au moins 75 personnes avaient été tuées dans les violences en Syrie, selon la même source. A Genève, les chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU sont réunies pour essayer de s'entendre sur une transition en Syrie et arrêter la spirale de la violence qui plonge chaque jour un peu plus le pays dans la guerre civile. Depuis le début de la révolte populaire contre le régime syrien en mars 2011, plus de 15.800 personnes, en majorité des civils, selon l'OSDH. Depuis une dizaine de jours, les bilans quotidiens dépassent régulièrement la centaine de morts.