Le droit de Seif al-Islam à un procès équitable a été "irrémédiablement compromis", a déclaré vendredi l'avocate australienne Melinda Taylor, qui a été libérée le 2 juillet après avoir été détenue pendant près d'un mois en Libye. "Indépendamment de toutes les questions concernant ma propre conduite personnelle, les droits de mon client, M. Seif al-Islam, ont été irrévocablement compromis pendant ma visite à Zenten", a déclaré Mme Taylor, lors d'une conférence de presse à La Haye. Le 7 juin, Melinda Taylor et la délégation de la Cour pénale internationale (CPI) dont elle faisait partie avait été arrêtées en Libye après avoir rendu visite au fils du défunt Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, emprisonné à Zenten, à 170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli depuis son arrestation. Seif al-Islam fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour des crimes contre l'humanité commis pendant la révolte qui a provoqué la chute puis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011. Les autorités libyennes ont accusé la délégation d'atteinte à la "sécurité nationale". Mme Taylor, 36 ans, est en effet accusée d'avoir apporté un stylo-caméra lors de sa visite et d'avoir essayé de transmettre à Seif al-Islam une lettre codée de son ancien bras droit, Mohammed Ismaïl, l'un des hommes les plus recherchés par la justice libyenne. Les autorités libyennes, qui souhaitent juger elles-mêmes Seif Al-Islam, ont déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la CPI pour poursuivre le seul fils de l'ancien dirigeant à être détenu en Libye.