Les rebelles syriens ont accusé mardi le régime d'avoir transféré des armes chimiques près des frontières du pays au lendemain de la menace de Damas de s'en servir en cas "d'agression extérieure". Alors que les combats s'intensifiaient à Alep (nord), poumon économique de la Syrie, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé qu'il n'était "pas trop tard" pour le président Bachar al-Assad d'amorcer une transition du pouvoir. Les violences ont fait au moins 108 morts à travers le pays, dont 71 civils, selon un bilan provisoire invérifiable de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne. L'Armée syrienne libre (rebelles, ASL) a affirmé que le régime avait "transféré certaines de ses armes (chimiques) et des équipements de mélange de composantes chimiques vers des aéroports à la frontière", sans élaborer. Un haut responsable du ministère israélien de la Défense, Amos Gilad, s'est voulu rassurant, déclarant que le régime syrien contrôlait "totalement" son arsenal d'armes chimiques. Il a ajouté que le mouvement armé chiite Hezbollah, allié libanais de Damas, "ne dispose pas d'armes chimiques venant de Syrie". Le régime avait reconnu lundi pour la première fois posséder un arsenal chimique et prévenu que ces armes non conventionnelles "ne seront utilisées qu'en cas d'agression étrangère" et "jamais" contre la population, suscitant immédiatement des mises en garde de la communauté internationale et même de l'allié russe. Les chaînes d'information arabes Al-Jazeera et Arabiya ont par ailleurs annoncé la défection de la chargée d'affaires syrienne à Chypre, Lamia Hariri, qui serait la deuxième du genre après celle de l'ambassadeur de Syrie en Irak si cette information était confirmée.