Des dizaines de personnes ont été tuées et le sort de centaines de prisonniers restait inconnu après un double attentat suicide à la voiture piégée contre l'un des principaux sièges des redoutables services de sécurité de l'armée l'air, près de Damas. Face à l'escalade "insupportable" des violences, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé le régime syrien à décréter un cessez-le-feu unilatéral, et demandé aux forces d'opposition de le respecter, lors d'une conférence de presse commune avec le président français François Hollande. Le Front al-Nosra, un groupuscule jihadiste, a revendiqué l'attaque perpétrée lundi soir, évoquant deux véhicules piégés, dont une ambulance, bourrés de plusieurs tonnes d'explosifs et conduites par deux kamikazes. "Des dizaines de personnes ont été tuées lors des attentats contre le siège des services de renseignements de l'armée de l'air pour la région de Damas, et on ignore le sort des centaines de prisonniers qui s'y trouvaient", a affirmé le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane. Selon M. Abdel Rahmane, le site visé par deux explosions à 20 minutes d'intervalles en début de soirée est le plus grand centre de détention de la province de Damas. L'attaque a été suivie par plus de cinq heures d'échanges de tirs. "Je tiens pour responsable du sort des détenus, non seulement ceux qui ont mené l'attaque mais également le régime qui détient dans ses geôles des milliers de prisonniers", a-t-il ajouté. Des dizaines de milliers de personnes, arrêtées notamment après le début du soulèvement contre le président Bachar al-Assad, sont détenues par les autorités syriennes selon des organisations de défense des droits de l'Homme.