L'émir du Koweït a appelé mardi son peuple à choisir entre un Etat de droit et le chaos, alors que le riche émirat du Golfe connaît des troubles sans précédent en raison d'un amendement controversé à la loi électorale. "Nous devons choisir aujourd'hui entre l'Etat de droit et la Constitution (...) ou le chemin vers le chaos", a déclaré cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, lors d'une rencontre avec des commandants de l'armée, de la police et de la Garde nationale. Cheikh Sabah a souligné qu'il n'y aurait aucune tolérance vis-à-vis des actions nuisant à la sécurité et la stabilité du pays, et promis d'appliquer la loi vis-à-vis de tous sans hésitation. L'émir a salué les commandants pour avoir su gérer de manière efficace "la violence et les pratiques irresponsables de certains individus, ayant organisé des marches et rassemblements illégaux" Quelque 150 manifestants et 24 policiers ont été blessés durant trois manifestations de masse organisées ces deux dernières semaines par l'opposition pour protester contre un amendement à la loi électorale. L'opposition, composée d'islamistes, de nationalistes et de libéraux, estime que cet amendement, ordonné le 19 octobre par l'émir, pourrait favoriser une manipulation des résultats des élections anticipées prévues le 1er décembre. Elle a assuré qu'elle poursuivrait ses manifestations "pacifiques" jusqu'à ce que l'amendement ait été retiré, annonçant d'ores et déjà un nouveau rassemblement dimanche. Lundi, cheikh Sabah a affirmé qu'il ne retirerait pas cet amendement et a critiqué l'opposition pour avoir organisé des manifestations "illégales" ayant "déclenché de la peur" chez les Koweïtiens. Ces derniers jours, la télévision d'Etat a montré le dirigeant de 83 ans recevoir un grand nombre de délégations venues lui exprimer leur loyauté et leur soutien à sa politique. Mardi, l'opposition, qui entend boycotter les élections parlementaires anticipées le 1er décembre, a lancé ce qu'il a appelé le "Comité populaire de boycottage des élections". Dans son premier message sur Twitter, il a réaffirmé que ce scrutin était illégitime.