La rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) veut être associée à une éventuelle intervention militaire dans le Nord du Mali pour en chasser les groupes islamistes sinon cette opération sera un échec, ont prévenu samedi deux de ses responsables. "Toute intervention militaire sous régionale ou internationale qui ne s'appuierait pas sur le MNLA est vouée à l'échec, quels que soient par ailleurs les moyens déployés", estiment Hamma Ag Mahmoud et Moussa Ag Assarid, en charge des relations extérieures et de la communication du MNLA dans une lettre ouverte aux responsables des Nations unies, de l'Union européenne, de l'Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). "Le MNLA maîtrise parfaitement bien les réalités sociologiques et les règles de la guerre en zone désertique, tout en jouissant d'une bonne connaissance du terrain et du soutien des populations", soulignent-ils, assurant que le mouvement est toujours présent dans le nord du Mali. Evoquant l'intervention armée en préparation, ils ajoutent: "Ce n'est pas tant que nous cherchions à y être associés, mais c'est tout simplement la voie du réalisme et de l'efficacité". "Le scénario idéal reste, cependant, celui qui consiste à parvenir à la stabilisation du pouvoir à Bamako afin de créer les conditions minimales d'une négociation entre le Mali et le MNLA et, in fine, d'aboutir à un accord de paix sur la base duquel sera défini rapidement le schéma de l'éradication de la menace narco-terroriste", écrivent-ils encore. Le MNLA, qui avait lancé une offensive armée dans le Nord du Mali en janvier, s'était ensuite allié aux différents groupes islamistes armés pour prendre les principales villes du Nord, avant d'en être évincé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses alliés. Les préparatifs en vue d'une intervention militaire dans le nord du Mali s'accélèrent, les chefs d'Etat ouest-africains devant se réunir dimanche à Abuja pour en approuver les modalités, qui seront transmises la semaine prochaine à l'ONU pour un feu vert définitif. Le MNLA attire aussi l'attention de la communauté internationale sur la situation inquiétante dans les camps de réfugiés "où de nombreuses personnes, dont des milliers de femmes et d'enfants, errent sans espoir". Les deux responsables, qui signent leur texte au nom du "Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad", ont par ailleurs indiqué qu'ils tiendraient une conférence de presse à Paris mercredi.