Les Frères musulmans ont renforcé leurs positions dans le gouvernement égyptien lors du remaniement de dimanche, en décrochant trois postes de ministres supplémentaires, relevait lundi la presse égyptienne. Les nouveaux ministres des Transports, du Développement intérieur et des Approvisionnements sont issus de la puissante confrérie islamiste, dont vient également le président Mohamed Morsi, selon des responsables des Frères musulmans cités. Au total huit des 35 membres du gouvernement dirigé par le Premier ministre Hicham Qandil viennent de la confrérie. Les Frères détenaient déjà des ministères comme l'Information ou le Logement. Le remaniement survenu dimanche portait sur dix postes de ministre ou de secrétaire d'Etat, majoritairement dans le domaine économique mais aussi celui de l'Intérieur. Le nouveau ministre des Finances, El-Morsi El-Sayed Hegazy, un universitaire spécialiste de finance islamique, est considéré comme proche des islamistes, sans appartenir aux Frères musulmans. "Islamisation du gouvernement", écrit en Une le quotidien indépendant al-Shorouk. Le journal publie une déclaration du dirigeant du parti de gauche Tagammouh, Rifaat al-Saïd, qui dénonce une "mainmise" des Frères sur le gouvernement. Le quotidien al-Wafd (opposition libérale), doute de la capacité d'un "gouvernement investi pour deux mois de traiter des dossiers qui méritent des années" de travail, en référence aux élections législatives, prévues pour février ou mars. La presse gouvernementale pour sa part reprenait largement les propos de M. Morsi demandant au gouvernement d'intensifier son action pour lutter contre la crise économique que le pays traverse et "d'alléger le fardeau des citoyens". Ce remaniement survient alors que des discussions devaient reprendre dans la journée de lundi au Caire avec le Fonds monétaire international pour un prêt de 4,8 milliards de dollars.