Le président égyptien Mohamed Morsi a procédé dimanche à un remaniement gouvernemental destiné à répondre à une grave crise économique, à la veille de la reprise de négociations pour une aide du Fonds monétaire international jugée cruciale mais à hauts risques sociaux. Dix nouveaux ministres, soit près du tiers du gouvernement qui reste dirigé par le Premier ministre Hicham Qandil, ont prêté serment en milieu de journée devant le chef de l'Etat. Le ministre des Finances Momtaz al-Saïd, homme-clé des discussions avec le FMI pour un prêt de 4,8 milliards de dollars, est remplacé par El-Morsi El-Sayed Hegazy, un universitaire spécialiste de finance islamique, réputé proche des Frères musulmans dont est issu le président. Le nouveau ministre s'est dit «disposé à parachever les consultations avec le FMI pour conclure un tel prêt», lors d'un entretien avec M. Qandil. Un haut responsable du Fonds est attendu dès lundi au Caire. M. Saïd avait été critiqué ces derniers jours par des responsables des Frères musulmans, qui le jugeaient trop proche des ex-dirigeants militaires ayant tenu le pouvoir après la chute de Hosni Moubarak en février 2011.Le portefeuille de l'Intérieur revient au général de police Mohamed Ibrahim, qui était jusqu'ici l'un des adjoints du ministre sortant, Ahmed Gamaleddine. Selon certains journaux, M. Gamaleddine paierait un manque de fermeté face aux troubles qui ont accompagné en décembre le référendum sur une nouvelle Constitution, au cours desquels des locaux des Frères musulmans ont été attaqués. Huit autres ministères ou secrétariats d'Etat, presque tous à dominante économique, changent aussi de mains: les Transports, l'Electricité, le Développement régional, l'Aviation civile, l'Environnement, les approvisionnements, les Communications et les Affaires parlementaires.