La Tunisie a annoncé la mise en place d'une cellule de crise pour contrer "l'activité terroriste" face à l'émergence de groupes jihadistes, alors que les Etats-Unis mettaient en garde contre une implantation dans ce pays d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). "Nous avons lancé la mise en place des cellules de crise pour surveiller les activités terroristes sur la frontière (Algérie, Libye) et dans le maquis, face à la montée du courant salafiste extrémiste et à l'existence de réseaux d'enrôlement", a indiqué le ministre de l'Intérieur lors d'un discours à l'Assemblée nationale constituante (ANC), publié mercredi. Lotfi Ben Jeddou a ajouté que les cellules antiterroristes travailleront sous le contrôle du Conseil supérieur de la sécurité et devront également enquêter sur les réseaux qui enrôlent de jeunes Tunisiens pour aller combattre en Syrie. Le parquet tunisien a ouvert mi-mars une enquête sur le recrutement de Tunisiens pour rejoindre les rangs des islamistes en Syrie, alors que des médias ont accusé des prédicateurs d'encourager le ralliement de Tunisiens à la rébellion contre le régime syrien. L'annonce du ministre de l'Intérieur coïncidait avec une mise en garde du général Carter Ham, commandant des forces américaines en Afrique (Africom) contre la menace d'Aqmi dans la région du Maghreb et son implantation en Tunisie. Lors d'une brève escale mardi à Tunis, le général américain a rencontré le chef du gouvernement Ali Larayedh, le ministre de l'Intérieur, ainsi que le chef d'état-major inter-armées. "La menace d'Al-Qaïda dans la région est très sérieuse et il me parait très clair qu'Al-Qaïda veut s'établir en Tunisie", a averti le chef de l'Africom, à l'issue de ses entretiens. M. Ham, dont les propos étaient publiés mercredi sur le site de la radio Mosaïque FM, s'est dit "convaincu" que le gouvernement tunisien était "totalement engagé à empêcher Aqmi de prendre pied en Tunisie".