Le secrétaire d'Etat John Kerry va proposer ce week-end au cours d'une réunion des "Amis de la Syrie" à Istanbul d'accroître l'aide non létale que les Etats-Unis fournissent à l'opposition et à la rébellion syriennes, a dit vendredi un responsable du département d'Etat. M. Kerry, qui quittait Washington vendredi soir pour rejoindre Istanbul, "annoncera ce week-end que les Etats-Unis ont l'intention de fournir une assistance supplémentaire non létale aux groupes modérés de l'opposition, notamment la Coalition de l'opposition syrienne (...) et le Conseil suprême militaire" syrien, a dit ce responsable aux journalistes accompagnant le ministre américain. "Le montant et les détails sur cette assistance doivent encore être déterminés et l'administration (de Barack Obama) va travailler avec les dirigeants de l'opposition pour identifier leurs besoins", a encore expliqué le diplomate. M. Kerry avait dit jeudi devant une commission du Sénat redouter que le conflit en Syrie ne provoque à terme la "dislocation" du pays, en amont d'une nouvelle édition des réunions des "Amis de la Syrie" qui regroupe l'opposition syrienne et des pays occidentaux et arabes qui la soutiennent. M. Kerry avait déjà annoncé lors de la précédente conférence des "Amis de la Syrie" à Rome le 28 février une aide non létale --sous forme de kits médicaux et de rations militaires alimentaires-- directement fournie à la rébellion syrienne. Le président Obama a alloué 10 millions de dollars pour cette aide à la Coalition de l'opposition syrienne et au Conseil suprême militaire syrien (CSM), qui chapeaute les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL). Le responsable du département d'Etat a ajouté que "d'autres types d'aides non létales au CSM --au delà des rations militaires alimentaires et des kits médicaux-- faisaient l'objet de discussions", sans plus de précisions. Les Etats-Unis fournissent déjà pour 117 millions de dollars d'assistance non létale à l'opposition syrienne et 385 millions de dollars d'aide humanitaire à destination des quelque quatre millions de déplacés dans leur propre pays et du 1,2 million de réfugiés dans les pays frontaliers. Mais les Etats-Unis, comme les autres pays occidentaux, refusent de fournir des armes aux rebelles syriens, de peur qu'elles ne tombent entre les mains d'extrémistes islamistes.