Le mouvement chiite libanais Hezbollah dont la branche armée a été inscrite lundi par l'Union européenne sur la liste des organisations terroristes est déjà classé sur la liste noire de plusieurs pays. Les ministres européens des Affaires étrangères ont durci le ton vis-à-vis du puissant mouvement libanais pro-iranien, alors que ce dernier est de plus en plus impliqué dans le conflit syrien. Ils assurent cependant vouloir continuer à dialoguer avec ses responsables politiques. Jusqu'à présent, au sein de l'UE, seuls les PAYS-BAS et le ROYAUME-UNI avaient mis le Hezbollah sur leur liste nationale des organisations terroristes. Les autorités néerlandaises ont mis au ban l'ensemble des composantes du mouvement chiite, Londres uniquement sa branche militaire. Voici un rappel des autres pays ayant classé le Hezbollah sur liste noire: --ISRAEL-- En 1989, le gouvernement décrète que le Hezbollah est désormais considéré comme une organisation terroriste. Farouche combattant d'Israël, le "parti de Dieu" a été créé à l'initiative des Gardiens de la Révolution iraniens en 1982 à Baalbeck (est) dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban en 1978. Solidement implantée dès 1985 au Liban sud, sa branche militaire, la Résistance islamique, mène des attaques souvent meurtrières qui contraignent en 2000 Israël à évacuer le Liban après 22 années d'occupation. --ETATS-UNIS-- En 1997, la secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright annonce que le Hezbollah figure parmi les 30 organisations désignées officiellement comme terroristes par le gouvernement. Bête noire des Etats-Unis, le Hezbollah a été montré du doigt notamment dans les enlèvements d'Américains et d'Européens au Liban dans les années 1980. --CANADA-- En 2002, le gouvernement canadien ajoute le Hezbollah sur sa liste des organisations soupçonnées de terrorisme interdites au Canada. Quiconque appartient ou soutient l'une de ces organisations est passible d'une peine de dix ans de prison. Jusque-là, seule la branche armée du Hezbollah était interdite au Canada, ce qui permettait à la branche dite "caritative" du mouvement de poursuivre ses activités de financement. --AUSTRALIE-- En 2003, les autorités inscrivent une branche du Hezbollah chargée de l'"organisation de (la) sécurité extérieure" dans sa liste de groupes terroristes.
Par ailleurs, les monarchies pétrolières du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont annoncé le 10 juin des sanctions contre "les membres" du Hezbollah touchant à "leur séjour" et à leurs intérêts "financiers et commerciaux", en représailles à l'intervention armée de ce parti en Syrie.