Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a déclaré dimanche que les preuves d'une attaque chimique du régime de Damas en Syrie "pourraient avoir été détruites". "Le fait est que la plupart des preuves pourraient avoir été détruites", a dit M. Hague au cours d'une conférence de presse à Londres, quelques heures après le feu vert donné par le régime de Damas à une mission d'inspection de l'Onu dans la zone, près de la capitale syrienne, théâtre mercredi dernier d'une attaque chimique présumée. "D'autres preuves peuvent avoir été endommagées au cours des derniers jours et d'autres peuvent avoir été trafiquées", a-t-il dit. Dans le sillage de Washington, le ministre britannique a déploré que le régime syrien ait tardé à autoriser les experts de l'Onu à se rendre sur place, permettant la disparition de preuves. "Nous devons êtres réalistes sur ce que l'équipe (des experts) de l'ONU peut obtenir" maintenant, a commenté M. Hague. Il a répété être convaincu de la culpabilité du régime de Damas : "il y a déjà beaucoup de preuves, et elles pointent toutes dans la même direction", a-t-il assuré. "Pour nous, au gouvernement britannique, il est clair que c'est le régime (du président) Assad qui a mené cette attaque chimique de grande ampleur", a ajouté M. Hague. "Les témoins disent que la zone était déjà bombardée par les forces du régime lorsque l'attaque chimique a eu lieu", a relevé le chef de la diplomatie britannique. "Si le régime croyait que quelqu'un d'autre était l'auteur de cette attaque, il aurait donné beaucoup plus tôt l'accès (à la zone) aux inspecteurs de l'Onu", a-t-il encore argumenté. Le Premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama, qui se sont entretenus samedi par téléphone sur la situation en Syrie, "sont d'accord sur le fait qu'il doit y avoir une réponse sérieuse de la communauté internationale" à l'usage d'armes chimiques, a ajouté M. Hague. "Nous ne pouvons pas, au 21e siècle, laisser penser que des armes chimiques peuvent être utilisées en tout impunité, que des gens peuvent être tuées de cette manière sans que cela n'entraîne de conséquences", a-t-il lancé. Le chef de la diplomatie britannique n'a pas voulu donner de précisions sur les réponses envisagées mais a souligné qu'il était "très important d'agir en conformité avec la loi internationale et (....) de recueillir un large soutien international". Selon l'Onu, plus de 100.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le soulèvement contre le régime en mars 2011.