Le futur Premier ministre tunisien Mehdi Jomaâ, un indépendant appelé à succéder au pouvoir aux islamistes d'Ennahda, s'est engagé à tout faire pour la tenue d'élections transparentes et sortir la Tunisie d'une profonde crise politique, a rapporté vendredi l'agence TAP. M. Jomaâ a promis de "favoriser les conditions appropriées pour des élections transparentes et crédibles, à assurer la sécurité des Tunisiens, et à promouvoir l'économie afin de sortir de la crise" politique déclenchée par l'assassinat d'un opposant de gauche le 25 juillet. La TAP, qui cite un communiqué du Parti socialiste publié après que M. Jomaâ a rencontré le chef de cette formation, indique aussi que le futur Premier ministre a promis de "garantir la neutralité de l'administration, de l'appareil sécuritaire et de l'armée". M. Jomaâ, un indépendant de 51 ans, a été désigné samedi à la tête du gouvernement malgré des protestations des partis de l'opposition. Il a été depuis très avare en déclarations, promettant simplement de former un cabinet d'indépendants. La classe politique, les islamistes d'Ennahda et l'opposition notamment, est censée se réunir pour de nouveaux pourparlers vendredi à partir de 15H00 GMT pour déterminer les conditions de démission du Premier ministre islamiste Ali Larayedh et d'entrée en fonction de M. Jomaâ. Sa désignation est intervenue à l'issue de deux mois de négociations tendues destinées à sortir la Tunisie de sa crise politique et institutionnelle. Le parrain des pourparlers, le secrétaire général de l'UGTT Houcine Abassi, a estimé cette semaine qu'un compte à rebours de deux semaines pour l'entrée en fonction de M. Jomaâ débute ce vendredi. Cependant, M. Larayedh et son parti Ennahda ont à maintes reprises indiqué être prêts à quitter volontairement le pouvoir à condition qu'en parallèle soient adoptées la Constitution et une loi électorale et formée une commission électorale. Mehdi Jomaâ doit ensuite conduire le pays à des élections en 2014. Cet ingénieur de formation, peu connu du public, n'a jamais été actif en politique sous le régime de Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de janvier 2011. Son expérience politique a débuté en mars 2013 avec son entrée dans l'actuel cabinet en tant que ministre de l'Industrie. Le futur gouvernement aura la charge de faire sortir le pays d'une profonde crise politique et de promouvoir une économie en berne depuis la révolution du 14 janvier 2011.