Des raids aériens ont encore fait dimanche au moins 25 morts, dont 6 enfants, à Alep, dans le nord de la Syrie, tandis qu'un attentat meurtrier à voiture piégée a visé une école près de Homs, dans le centre du pays. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a souligné "l'extrême urgence" de la situation, affirmant qu'au moins 500.000 personnes avaient été blessées durant la guerre qui ravage la Syrie depuis mars 2011. "Des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées par des barils d'explosifs largués sur une autoroute près d'un marché et sur des quartiers à Alep", a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans le seul quartier d'Hanano, l'un de ces raids a tué "au moins 25 personnes, dont six enfants", rapporte l'OSDH faisant également état de 17 blessés graves. Le centre de presse d'Alep (opposition) a dénoncé "un massacre" sur l'autoroute et expliqué que les hôpitaux étaient confrontés à un afflux massif de blessés. Une vidéo diffusée par le centre montre des flaques de sang dans un car détruit, aux sièges arrachés et maculés de sang. Une autre vidéo montre de nombreuses voitures carbonisées, des camions transformés en des boules de feu d'où s'échappe une épaisse fumée, ainsi qu'un immeuble effondré devant lequel des gens sont rassemblés, le visage pétrifié de terreur. La Commission générale de la Révolution syrienne (CGRS) a dénoncé la campagne de bombardements menée depuis huit jours à Alep, évoquant "un état de terreur et un exode de la population vers les terrains agricoles en dépit d'un froid glacial". Samedi, l'organisation Human Rights Watch avait évoqué "un désastre à Alep", avançant un bilan de plus de 200 morts du 15 au 18 décembre. Pour cette période, l'OSDH a fait état de 161 morts et Médecins sans Frontières de 189 morts. Selon le CICR, "plus d'une centaine de civils ont été tués ces derniers jours à Alep". En outre, "au moins un demi-million de personnes ont été blessées dans le pays, tandis que des millions d'autres sont toujours déplacées et des dizaines de milliers privées de liberté", a expliqué Magne Barth, chef de la délégation du CICR en Syrie.