L'armée syrienne bombardait dimanche deux quartiers assiégés de Homs (centre), après avoir repris la veille un autre secteur dans un assaut ayant fait des dizaines de morts, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces violences interviennent au lendemain d'une journée particulièrement meurtrière avec près de 200 morts, dont au moins 23 enfants dans les seules régions d'Alep (nord) et de Damas, selon l'OSDH. L'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et médecins en Syrie, n'était toutefois pas en mesure de fournir un bilan précis des victimes du violent assaut qui a permis à l'armée de reprendre le quartier de Deir Baalbeh à Homs samedi, en raison de problèmes de communications dans la zone. Une vidéo mise en ligne par le réseau de militants de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS) a montré les corps de neuf hommes gisant au sol, ensanglantés et défigurés. Selon l'OSDH et les militants sur place, le siège imposé par l'armée depuis plus de six mois aux derniers quartiers tenus par les rebelles a provoqué une grave crise humanitaire à Homs, ancien coeur industriel de la Syrie. La ville, surnommée par les militants anti-régime la "capitale de révolution", avait été la cible en février d'une offensive de grande ampleur de l'armée, qui avait pilonné des zones résidentielles, tuant quelque 700 personnes, en majorité des civils. A l'ouest de Homs, l'armée pilonnait la zone contrôlée par les rebelles autour du Crac des Chevaliers, forteresse croisée classée au patrimoine mondial par l'Unesco, au cours de heurts avec les rebelles, selon l'OSDH. Dans le nord-ouest du pays, les insurgés, en majorité des jihadistes, ont progressé autour d'un camp militaire clé, celui de Hamidiyeh, à 2 km au sud de Wadi Deif, l'une des dernières bases militaires encore aux mains de l'armée dans le nord-ouest du pays. Les rebelles ont resserré leur étau autour de cette base depuis le 9 octobre, après s'être emparés de la ville proche de Maaret al-Noomane, située sur la route stratégique reliant Damas et Alep, la deuxième ville du pays. Près de Damas, l'aviation menait, selon l'OSDH, des raids sur la ceinture est de la capitale, tandis que des renforts militaires affluaient vers Daraya (sud-ouest), dont l'armée semble déterminée à reprendre le contrôle, multipliant les assauts meurtriers. Des combats avaient également lieu dans la province de Deraa (sud) où soldats et rebelles se disputent le contrôle de plusieurs points de passages mineurs le long de la frontière avec la Jordanie, contrôlée par les forces du régime, faisant un mort parmi les rebelles, selon l'OSDH. La Jordanie et la Syrie partagent une frontière longue de 370 km, que des centaines de personne traversent chaque jour à pied pour fuir le conflit qui a fait selon l'OSDH au moins 45.000 morts en 21 mois. Dimanche, deux rebelles ont péri dans des combats dans la province centrale de Hama, dont le chef lieu éponyme a été secoué par plusieurs explosions, a indiqué l'OSDH. Samedi, 180 personnes --91 civils, 54 soldats et 35 rebelles-- ont péri dans des violences à travers la Syrie, selon l'OSDH. Parmi elles, au moins 11 enfants ont été tués par des bombardements aériens et terrestres en périphérie de Damas, tandis que 10 autres ont péri dans des raids aériens dans la province d'Alep.