Le ministre des Affaires étrangère, Ramtane Lamamra a rejeté les accusations de Rabat qu'il accuse de travestir les faits survenus la veille à la frontière entre les deux pays après que le Maroc eut affirmé qu'un de ses citoyens avait été grièvement blessé par des tirs de l'armée algérienne. "Le ministère des Affaires étrangères rejette catégoriquement la présentation fallacieuse d'un incident survenu le 18 octobre à la frontière algéro-marocaine ainsi que l'exploitation politico-médiatique abusive qui en est faite par la partie marocaine", a-t-il affirmé dans un communiqué. Selon le texte, "la réalité est qu'une patrouille de gardes-frontières qui a été ciblée, ce jour-là, par des jets de pierres lancés par un groupe de contrebandiers marocains a réagi d'une manière professionnelle, comme d'habitude, par deux tirs de sommation en l'air qui ne peuvent, en aucune manière, provoquer des blessures". Le Maroc a dénoncé samedi des tirs de l'armée algérienne à la frontière et assuré qu'ils avaient grièvement blessé au visage un Marocain de 29 ans, qui se trouve selon lui dans un "état critique". Rabat a réclamé des "explications" à Alger sur cet incident grave, convoqué l'ambassadeur algérien et exigé la traduction en justice de l'auteur des tirs. "La manipulation des faits et l'escalade dans le discours des autorités marocaines, à des fins pour le moins inavouables, témoignent d'une attitude irresponsable qui ne sied point aux valeurs de fraternité et de bon voisinage qui lient les deux peuples", a déploré Alger.