Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a entamé aujourd'hui, mardi 26 janvier, une visite de travail de trois jours en France qui sera consacrée à trois principaux dossiers: les archives, les disparus algériens durant la guerre de libération nationale et les indemnisations des victimes des essais nucléaires effectués dans le Sahara algérien. Au cours de cette visite, la première d'un ministre algérien des Moudjahidine effectuée en France, M. Zitouni aura des entretiens avec le ministre de français de la Défense, Jean-Ives Le Drian, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, le président du Sénat, Gérard Larcher, et le président l'Assemblée française, Claude Bartolone. Il effectuera au cours de son séjour des visites au musée de l'Armée (les Invalides) et à Verdun, commune française située en Lorraine, théâtre de la très meurtrière bataille de Verdun lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918), pour se recueillir devant les 592 stèles de soldats d'origine algérienne identifiés et morts lors de cette bataille. A titre de rappel, environ 20.000 Algériens ont pris part à cette bataille qui avait duré 300 jours. Des milliers d'entre eux ont péri et ceux identifiés (592) ont été enterrés à Verdun. Le ministre se recueillera mercredi au pont Saint-Michel à la mémoire des Algériens morts jetés dans la Seine par les forces de l'ordre, le 17 octobre 1961, avant de rencontrer les anciens moudjahidine installés en France et les Français amis de la révolution algérienne. Lors d'un point de presse à Alger, Tayeb Zitouni, avait indiqué qu'il était "grand temps" pour l'Algérie et la France de se pencher sur les dossiers en suspens, notamment ceux relatifs aux archives nationales, depuis le début de l'occupation française de l'Algérie jusqu'au recouvrement de la souveraineté nationale, aux disparus algériens durant la guerre de libération nationale et aux indemnisations des victimes algériennes des essais nucléaires effectués à Reggane. Il a affirmé que l'Algérie "ne renoncera pas à ses revendications relatives à la récupération des archives" inhérentes aux différentes révoltes populaires contre l'occupant français, rappelant à cet effet la mise en place d'une commission mixte scindée en plusieurs sous-commissions chargées de l'examen des questions techniques relatives à la récupération des archives de l'Algérie. Il a également indiqué que sa visite en France sera l'occasion d'évoquer le dossier des disparus algériens lors de la guerre de libération, citant notamment quelques cas tels que Larbi Tebessi et Maurice Audin et d'autres.