BERLIN - "Ballack boite, l'Allemagne souffre": le quotidien Berliner Zeitung résumait mardi le choc suscité en Allemagne par l'annonce du forfait sur blessure de son capitaine, Michael Ballack, pour le Mondial de football. Une photo montrant en gros plan des béquilles et un pied plâtré barrait la Une de quasiment tous les quotidiens allemands, y compris les plus sérieux comme le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Le cliché a été pris lundi à Munich (sud) après que Michael Ballack a indiqué qu'il ne participerait pas à la Coupe du monde qui débute le 11 juin en raison d'une blessure à la cheville droite contractée samedi avec son club de Chelsea. "La tragédie Ballack, l'Allemagne marche avec des béquilles", résumait le Berliner Kurier, "l'Allemagne boîte", jugeait pour sa part le Frankfurter Rundschau tandis que le Tagesspiegel titrait sur "Le plâtre de la nation". A moins d'un mois du coup d'envoi de la Coupe du monde en Afrique du Sud, "rien de plus grave n'aurait pu arriver à l'Allemagne. Notre capitaine Michael Ballack, 33 ans, renonce sur blessure", estimait le quotidien le plus lu d'Allemagne, Bild. "Michael Ballack ne sera donc jamais champion du monde", poursuivait la FAZ alors que le magazine sportif Sport Bild estimait sur son site Internet qu'avec ce forfait, "Joachim Löw (le sélectionneur national) se retrouve confronté à de gros problèmes". "L'équipe devait profiter de la grande expérience de Michael Ballack" qui aurait disputé son troisième Mondial, poursuit Sport Bild. Certains journaux souhaitaient toutefois voir dans l'absence programmée de Ballack une chance pour la Nationalmannschaft, en particulier pour la jeune génération. "Nous n'avons pas besoin d'un chef", relativisait le quotidien de gauche taz. "Sans un meneur de jeu, elle va pouvoir enfin commencer à jouer un football moderne". Plus nuancé, Sport Bild s'interrogeait: "Qui va maintenant diriger cette jeune équipe? Il lui manque des figures de proue". "La Mannschaft dispose aussi d'un avantage sans Ballack: si elle échoue, elle aura une excuse (...). Cela devrait la rendre plus libre et plus forte que si elle avait eu Ballack", concluait quant à lui le Tagesspiegel.