KHARTOUM - Salva Kiir a été investi vendredi président de la région semi-autonome du Sud-Soudan, après avoir été déclaré vainqueur le mois passé lors des premières élections multipartites en près d'un quart de siècle au Soudan. Chef des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), Salva Kiir a été investi premier président élu du Sud-Soudan lors d'une cérémonie dans la capitale du Sud, Juba, a rapporté la télévision publique. M. Kiir a obtenu 92,9% des suffrages lors d'un scrutin marqué par des accusations de fraudes et des problèmes logistiques. Le SPLM a raflé neuf des dix postes de gouverneurs au Sud-Soudan et a mis la main sur la quasi-totalité des sièges de l'Assemblée législative du Sud-Soudan. Son unique rival à la présidentielle du Sud-Soudan, Lam Akol, ancien chef de la diplomatie soudanaise (2005-2007) et ancien membre de la rébellion sudiste, a refusé les résultats, estimant qu'ils avaient été truqués. Une dizaine de millions de Soudanais, incluant environ 2,8 millions de sudistes, ont voté du 11 au 15 avril lors des premières élections multipartites depuis 1986. Il s'agissait aussi des premières élections pour la présidentielle et l'Assemblée législative sud-soudanaise, des institutions nées de l'accord de paix de 2005 entre le Nord et le Sud-Soudan. Après 21 ans d'une guerre civile à l'origine de deux millions de morts et de quatre millions de déplacés, le Nord et le Sud ont signé en janvier 2005 une paix historique qui prévoit des élections nationales --celles du 11 au 15 avril-- et un référendum sur la sécession du Sud.