Le président de la région semi-autonome du Sud-Soudan, Salva Kiir, a également conservé son poste lors de ce scrutin, a indiqué la commission électorale qui a rendu hier publics les résultats. Le président soudanais Omar El Bechir, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a été reconduit au pouvoir à l'issue des premières élections multipartites en près d'un quart de siècle, a annoncé hier la commission électorale. Le président de la région semi-autonome du Sud-Soudan, Salva Kiir, a également conservé son poste lors de ce scrutin, a ajouté la commission. «Le gagnant (de la présidentielle soudanaise) est le candidat du Parti du congrès national Omar Hassan Ahmed El Bechir», a déclaré le président de la commission électorale, Abil Alier, lors d'une conférence de presse à Khartoum. M.Bechir a obtenu 6,9 millions de votes sur les 10,1 millions de suffrages exprimés, soit 68,24% des voix, a précisé la commission électorale. «C'est une victoire pour tous les Soudanais», s'est réjoui M.Bechir, dans une allocution télévisée après l'annonce des résultats de la présidentielle. Le président soudanais s'est également engagé à cette occasion à organiser en janvier prochain comme prévu un référendum crucial sur l'indépendance du Sud-Soudan, qui pourrait mener à la partition du Soudan, le plus grand pays d'Afrique, et est une étape cruciale de l'accord de paix qui a mis fin en 2005 à la guerre civile soudanaise. «Je confirme que nous allons mettre en oeuvre le référendum au Sud-Soudan à la date précise et on va continuer à oeuvrer pour la paix au Darfour», a déclaré M.Bechir dans une déclaration en arabe diffusée quelques minutes après l'annonce de sa victoire par la commission électorale. M.Bechir avait indiqué au cours de sa campagne faire de l'unité du Soudan la priorité de son nouveau gouvernement. La victoire du président soudanais était acquise depuis le retrait de ses deux principaux adversaires, Yasser Arman, un musulman laïque appuyé par les ex-rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (Splm), et Sadek al-Mahdi, chef du parti Umma dont le gouvernement élu avait été renversé en 1989 par le coup d'Etat militaire de M.Bechir. Leur retrait avait été annoncé après l'impression des bulletins de vote à la présidentielle. Les Sud-Soudanais ont voté à une écrasante majorité en faveur de M.Arman, selon des résultats partiels. Au total, M.Arman a récolté plus de deux millions de voix pour finir en deuxième position suivi d'Abdallah Deng Nial du Parti du Congrès populaire (PCP, islamiste) et Hatim al-Sirr (DUP, Parti unioniste démocrate) et Sadek al-Mahdi du parti Umma. Lors de l'élection pour la présidence de la région semi-autonome du Sud-Soudan, le sortant Salva Kiir a également été reconduit au pouvoir avec 92,9% des voix, selon la commission électorale. Salva Kiir, chef des ex-rebelles sudistes du Splm, a obtenu 2.616.613 votes, soit 92,9% des suffrages exprimés, a indiqué Abil Alier. Son unique rival à la présidentielle du Sud-Soudan était Lam Akol, ancien chef de la diplomatie soudanaise (2005-2007) et ancien membre de la rébellion sudiste qui a changé à maintes reprises son fusil d'épaule. Lam Akol est considéré dans certaines régions du sud-Soudan comme un allié de Khartoum, ce qu'il a toujours nié. Après 21 ans d'une guerre civile continue à l'origine de deux millions de morts et de quatre millions de déplacés, le Nord et le Sud du Soudan ont signé en janvier 2005 une paix historique qui prévoit des élections nationales - celles du 11 au 15 avril - et un référendum sur la sécession du Sud en janvier 2011.