SEOUL - La Corée du Nord a annoncé lundi qu'elle allait renforcer son arsenal nucléaire, sans en préciser les moyens, afin de répondre à ce qu'elle qualifie d'hostilité américaine, a rapporté l'agence officielle nord-coréenne KCNA. "Les récents événements dans la péninsule coréenne montrent que la DPRK (Corée du Nord) a besoin de renforcer son dispositif de dissuasion nucléaire d'une façon nouvelle afin de répondre à la politique d'hostilité persistante des Etats-Unis et à la menace militaire", a déclaré un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par KCNA. La Corée du Nord avait revendiqué le 12 mai un succès en matière de fusion nucléaire, célébré par la propagande comme une "percée décisive" vers de nouvelles sources d'énergie, mais des scientifiques ont douté de cette affirmation dans un pays parmi les plus pauvres du monde. "La fusion nucléaire couronnée de succès est un grand événement qui illustre le développement rapide et à la pointe des sciences et des technologies de la République populaire démocratique de Corée (RPDC)", s'était félicité le Rodong Sinmun, organe officiel du régime qui revendique déjà la possession de la bombe A, basée sur la fission nucléaire. Deux jours après cette annonce, des taux élevés de gaz xenon, produit de la fusion nucléaire, avaient été détectés, avaient ensuite annoncé des responsables sud-coréens précisant cependant n'avoir aucune preuve d'un essai nucléaire. L'annonce de lundi intervient alors que la Corée du Sud et les Etats-Unis veulent obtenir du Conseil de sécurité de l'ONu de nouvelles sanctions contre Pyongyang après le naufrage en mars d'une corvette sud-coréenne attribué au Nord. Les Nations unies doivent signifier à la Corée du Nord que son comportement est "inacceptable", a déclaré dimanche à Toronto (Canada) le président américain Barack Obama, mettant en garde la Chine, principal allié de Pyongyang, contre tout "aveuglement délibéré". Les Etats-Unis ont mis vendredi la Corée du Nord en garde contre "des actes aggravant les tensions" dans la péninsule, après des spéculations sur de nouveaux tirs de missiles de courte portée. La Corée du Nord a annoncé une interdiction à la navigation d'une durée de neuf jours sur une partie de sa côte occidentale.