Des chefs de bandes de voleurs et de criminels deviennent des Robins des bois, et n'hésitent pas à aller au secours des plus faibles pour les aider. Le lecteur doit s'interroger le but d'écrire sur les machos et les fortes têtes comme on les appelle. C'est dans le but de décrire une réalité vécue au quotidien qu'Ennahar a voulu mettre la lumière sur ce phénomène de société. Se sont des repris de justice et des victimes des conditions sociales difficiles avant d'être vu comme une source de danger et de peur pour la société. Est-ce vrai ce qu'on raconte à leur propos comme étant des crapules qui devaient être sous terre plutôt que sur terre, qu'ils sont le mal lui-même et que par où ils passe l'herbe ne repousse plus ? La « Rodjla » comme disent les algérois, « El Goumania » chez les gens de l'est, est un monde à part. Un monde qui dispose de ses propres règles et lois. Une boucle d'oreille, des cicatrices sur les mains, des brûlures de cigarettes sur les bras, une démarche particulière, un regard toisant et une voix rauque émettant un vocable bizarre. Et vous êtes devant un exemple de « Rodjla », un (macho). Qui sont ils ? Ce sont des jeunes et moins jeunes qui ont choisi un mauvais chemin causant du tort à leurs personnes et à leurs familles, et sont aussi les victimes d'un environnement et des conditions sociales pénibles. « B. D. », une pure Rodjla de Bourouba nous confie à propos de cette catégorie de gens : « il y a des bons et des mauvais comme partout. Il y en a qui n'ont pas choisi ce chemin mais qui, pour des raisons sociales se sont retrouvés à l'intérieur de ce monde. Il y a aussi ceux qui se la joue « Monsieur courage » mais qui se sont retrouvés à la Farge. Sortis tôt de l'école, ils se sont retrouvés dans la rue et la rue aujourd'hui n'est pas comme jadis ». « Z. M. », commerçant, nous parle d'un « Rodjla » de son quartier qui n'hésitait pas à ce déplacer dans différentes régions du pays pour calmer les esprits dans un cabaret, ou chasser un « Barbot » qui essaye d'imposer sa loi. Des projets bien particuliers Dans les quartiers d'Alger, nous avons questionné des jeunes d'âges différents sur la « Rodjla ». Tous en savent des choses et des histoires, ils connaissent tous quelques uns dont ils racontent les aventures dignes des personnages de fiction. Parmi les histoires qu'on nous a raconté, la plus bizarre est celle de cet agent de sécurité qui se faisait protégé par un « Rodjla » d'un autre qui le menaçait. Ces Robin des bois qui accourent pour secourir ou défendre les faibles, restituer des objets volés et aider des pauvres.