Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a appelé à la vengeance contre la France qualifiant, dans un message mis en ligne, le président français Nicolas Sarkozy d'"ennemi de Dieu", à la suite d'un raid meurtrier mené le mois dernier contre une base d'Aqmi au Mali. * "A l'ennemi de Dieu Sarkozy je dis: vous avez raté votre chance et ouvert les portes des troubles dans votre pays", affirme Abou Anas al-Chanqiti, un dirigeant d'Aqmi, dans un communiqué publié sur des forums islamistes. Six membres d'Aqmi ont été tués lors d'une opération franco-mauritanienne menée le 22 juillet contre une base de l'organisation au Mali pour libérer l'otage français Michel Germaneau, détenu depuis avril par Aqmi. Mais cette opération s'était soldée par un échec et l'otage n'a pas été libéré. L'Aqmi a dit avoir exécuté le Français le 24 juillet pour venger la mort de ses membres. Agé de 78 ans, Michel Germaneau, était un militant humanitaire très impliqué auprès des populations du Sahel. Abou Anas al-Chanqiti a appelé les membres des tribus auxquelles appartenaient les personnes tuées dans le raid à "mener des représailles (contre) les traîtres apostats, les enfants et agents de la France chrétienne". Le chef de la branche mauritanienne d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, officiellement démantelée, avait menacé le 2 août la France et la Mauritanie de représailles après le raid. "Je dis aux infidèles et croisés français (...) que nous ne resterons jamais tranquilles tant que le sang français n'aura pas été versé", avait dit au quotidien privé Noukchott Info, le chef d'Aqmi en Mauritanie, El Khadim Ould Semane emprisonné à Nouakchott. L'Aqmi a maintenu qu'il avait négocié avec la France pour la libération de l'otage Michel Germaneau, affirmant que ses demandes étaient "claires", avait rapporté le 5 août le centre de surveillance des sites internet islamistes SITE. "L'organisation était en contact permanent (avec la France) à travers des intermédiaires", indique un communiqué d'Aqmi traduit et diffusé par SITE. "La France connaissait très bien les exigences de l'organisation pour assurer la libération de l'otage", affirmait le groupe. Le gouvernement français a lui répété qu'il n'y a jamais eu de négociations avec Aqmi pendant la détention de Michel Germaneau, enlevé le 19 avril dans le nord du Niger. Le ministre français de la Défense Hervé Morin avait indiqué pour sa part que la France n'avait "jamais eu de revendications précises". D'autre part, une ONG espagnole a indiqué lundi que deux coopérants espagnols retenus depuis novembre par la branche maghrébine d'Al-Qaïda au Mali, étaient toujours en vie. Ses déclarations surviennent quelques jours après une information selon laquelle une autre branche d'Aqmi menace la vie des otages espagnols. "Nous savons que les familles ont pu voir une preuve de vie des otages", a déclaré le président de l'ONG, Francesc Osan, à la radio catalane RAC1. "La seule information que nous transmettent (les familles) est que les otages vont bien et que les négociations se poursuivent", a-t-il ajouté.