Les deux Espagnols retenus depuis près de neuf mois au Mali par l'organisation terroriste Aqmi, la branche maghrébine d'Al-Qaïda, ont été libérés et sont attendus dans la nuit de lundi à mardi à Barcelone (nord-est), a annoncé le gouvernement espagnol. "Aujourd'hui est un jour de fête" s'est félicité le chef de gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero lors d'une brève déclaration pour annoncer cette libération, sans faire mention du versement d'aucune rançon contrairement à ce qu'ont affirmé plusieurs journaux. C'est "une très bonne nouvelle" qui "met fin à une action terroriste qui n'aurait jamais dû se produire", a poursuivi M. Zapatero avant de "remercier les différents gouvernements, surtout ceux de la zone où s'est produite cette prise d'otage". Le responsable a précisé que les deux otages, Roque Pascual et Albert Vilalta, étaient attendus dans la nuit de lundi à mardi à Barcelone dans un avion spécial en compagnie de leurs proches et de la secrétaire d'Etat à la Coopération, Soraya Rodriguez. Francesc Osan, directeur de l'ONG catalane Accio Solidaria, pour laquelle les deux Espagnols oeuvraient au moment de leur enlèvement, en novembre 2009 en Mauritanie, a confirmé que les deux ex-otages étaient maintenant dans une "zone sûre" sans donner plus de détail et qu'ils étaient attendus à Barcelone (nord-est) pour "cette nuit". La libération de ces deux volontaires catalans, Roque Pascual et Albert Vilalta, intervient quelques jours après l'extradition par Nouakchott vers le Mali du Malien Omar Sid'Ahmed Ould Hamma, dit "Omar le Sahraoui", condamné à 12 ans de travaux forcés pour avoir enlevé ces humanitaires espagnols en Mauritanie. Le retour au Mali de "Omar le Sahraoui" et à terme sa libération était une des exigences d'Aqmi pour la libération des deux Espagnols. Les quotidiens espagnols El Mundo et ABC affirment d'ailleurs que le processus de libération des deux Catalans s'est enclenché après cette extradition. Ces deux journaux indiquent en outre qu'une rançon de 5 à 10 millions d'euros, a été versée. Mais le chef de gouvernement espagnol n'a fait mention d'aucune rançon ni évoqué l'extradition de "Omar le Sahraoui" dans sa courte intervention, suivie d'aucune question de journaliste. L'exécutif avait nié farouchement en mars tout versement de rançon lors de la libération d'Alicia Gamez, autre volontaire d'Accio Solidaria, capturée en même temps que Roque Pascual et Albert Vilalta. Aqmi avait revendiqué le 25 juillet l'exécution d'un otage français, Michel Germaneau, 78 ans, après l'échec d'un raid militaire franco-mauritanien au Mali pour tenter de le retrouver et au cours duquel sept terroristes avaient été tués. Cette attaque avait provoqué l'inquiétude de Madrid sur le sort des deux otages espagnols qui étaient aux mains d'un groupe d'Aqmi dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, alias Belawar. L'ONG Accio Solidaria avait toutefois indiqué le 16 août que les familles avaient reçu des "preuves de vie", qu'ils se portaient bien et que les négociations se poursuivaient pour leur libération. Le directeur d'Accio Solidaria Francesc Osan a fait part lundi de son soulagement: "nous sommes très contents (...) après neuf longs mois de tension et d'abattement".