L'argent versé aux terroristes ne servira pas à faire du mécénat. Il ira vers l'achat d'armes, de bombes et financera les activités subversives. Ce que nous avons annoncé dans notre édition d'avant-hier, a été confirmé hier. En effet, Madrid a payé la rançon aux terroristes. Pourtant, l'Espagne a été l'un des rares pays à avoir adhéré à la convention internationale criminalisant le dialogue et le paiement de rançon aux terroristes. La libération de ses deux ressortissants n'a été en fait que l'aboutissement d'un processus où se sont mêlés argent, concertations, et intermédiaires clandestins. Selon des fuites organisées par des sources très proches de ce dossier, l'Etat espagnol aurait répondu à toutes les exigences des terroristes, du paiement de la rançon à la libération de l'auteur de l'enlèvement. C'est dire qu'entre les intentions affichées et la réalité, il y a loin...Désormais, on ne peut plus reprocher quelque chose à l'Elysée puisque tous les gouvernements affichent une plate disponibilité et une incroyable obéissance à Al Qaîda C'est clair, même les pays du Sahel qui se disent alliés de l'Algérie, qui demeurera malgré tout sur sa position selon nos sources, font tout pour ne pas contrarier Al Qaîda. L'épisode des otages espagnols vient de confirmer de façon flagrante que la série de réunions initiées par l'Algérie en vue d'unifier les points de vue n'a pas abouti à cause des interférences et des égoïsmes qui se sont manifestés récemment chez certains partenaires de l'Algérie. Evidemment, l'argent versé aux terroristes ne servira pas à construire des écoles ou à faire du mécénat. Il ira nécessairement vers l'achat d'armes, de bombes et financera toutes les activités subversives à même de menacer la sécurité non seulement dans la région du Sahel mais également en Europe. La France et l'Espagne justement, sont les pays les plus menacés par la nébuleuse d'Al Qaîda. Comme prévu, les deux Espagnols retenus depuis près de neuf mois au Mali par un groupe affilié à la branche maghrébine d'Al Qaîda, sont arrivés dans la nuit de lundi à mardi à Barcelone. L'information vient d'être répercutée par de nombreuses agences de presse. Roque Pascual et Albert Vilalta, deux volontaires de l'ONG catalane Accio Solidaria, enlevés le 29 novembre 2009 en Mauritanie alors qu'ils participaient à un convoi humanitaire, sont arrivés à l'aéroport de Barcelone en provenance de Ouagadougou tard dans la nuit de lundi à mardi. Les épouses des deux hommes, ainsi qu'un médecin, un psychologue et plusieurs fonctionnaires se trouvaient à bord de l'avion spécial qui avait quitté Ouagadougou peu après 19h30 pour l'Espagne. Auparavant, les médias apprenaient, depuis la capitale, malienne, la libération de l'auteur de l'enlèvement des deux Espagnols, le Malien Omar Sid'Ahmed Ould Hamma, dit «Omar le Sahraoui» qui, selon le parquet de Nouakchott, avait agi pour le compte d'Al Qaïda. Son retour au Mali était une des conditions des terroristes pour la libération des deux otages espagnols. «Aujourd'hui est un jour de fête», s'est félicité le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, dans une brève déclaration pour annoncer leur libération sans pour cela faire bien sûr mention de la rançon dont plusieurs journaux ont affirmé le versement. Al Qaïda a déclaré lundi avoir libéré les deux otages espagnols parce que certaines de ses revendications avaient été satisfaites, sans préciser lesquelles, selon le quotidien El Pais qui cite un message enregistré du groupe. C'est «une très bonne nouvelle» qui met fin à une action terroriste qui n'aurait jamais dû se produire, avait souligné M.Zapatero avant de «remercier les différents gouvernements, surtout ceux de la zone où s'est produite cette prise d'otage». Toujours concernant cette affaire, les quotidiens espagnols El Mundo et ABC ont affirmé que le processus de libération des deux Catalans ne s'est enclenché qu'après l'extradition d'Omar le Sahraoui et bien sûr le versement d'une rançon. Dans ce contexte, il y a lieu de souligner que l'Exécutif avait nié farouchement en mars le versement d'une rançon lors de la libération d'Alicia Gamez, autre volontaire d'Accio Solidaria, capturée en même temps que ses deux collègues et qui fut libérée le mois de mars de l'année en cours. Dans un enregistrement Al Qaîda s'est bien montrée comme une organisation victorieuse en estimant que la libération des deux otages espagnols constitue une «leçon adressée aux services secrets français», relativement à l'échec du raid franco-mauritanien où l'otage français fut tué dans des circonstances encore obscures A propos, cette initiative avait vivement inquiété le gouvernement espagnol sur le sort de ses deux ressortissants restés séquestrés au nord du Mali par les sbires de Mokhtar Ben Mokhtar.