Un proche conseiller du président français Nicolas Sarkozy a admis lundi que, sur la Tunisie, "il y ait pu avoir des maladresses" de la part de la France dont la réserve lors de la répression des manifestations a été critiquée par l'opposition et les Tunisiens de France "Qu'il y ait pu y avoir des maladresses ou des incompréhensions, après tout cela est possible" mais "imaginez que la France intervienne dans les affaires d'un pays qui est un ancien protectorat français, qu'aurait-on dit?", a déclaré le conseiller du chef de l'Etat Henri Guaino sur la radio RTL. "Que vouliez-vous faire? Personne ne pouvait prévoir que les choses allaient aller aussi vite (...), aussi loin, et qu'elles seraient aussi rapidement dramatiques", a-t-il dit. "Ca n'est pas à la France d'être le gendarme de la Méditerranée". La prise de position très molle de Paris après la répression des manifestations qui a fait des dizaines de morts a heurté les Tunisiens de France, qui sont plusieurs centaines de milliers. Ce n'est que jeudi, à la veille de la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, que la France a condamné "l'utilisation disproportionnée de la violence" par la police tunisienne. Puis samedi, le président Nicolas Sarkozy a pour la première fois affiché le soutien de la France au mouvement de manifestations. "J'entends bien les jugements des uns et des autres" mais "c'est très difficile pour des gouvernements de ne pas tenir compte des situations de fait, de ne pas dialoguer, coopérer avec des gouvernements qui sont en place", a plaidé M. Guaino. Selon lui, c'est d'autant plus difficile "dans des pays vis-à-vis desquels nous entretenons des relations qui sont à peine de la politique étrangère. La Tunisie, le Maroc, l'Algérie c'est presque un problème de politique intérieure pour la France, tellement les liens sont profonds, étroits", a-t-il fait valoir. En déplorant les violences, la ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie avait proposé, le 11 janvier, une coopération française à la Tunisie en matière de maintien de l'ordre et de gestion des manifestations, ce qui avait choqué. "Je crois qu'elle l'a fait sans mauvaise intention du tout, à partir d'une analyse qui était la sienne". Quant à savoir si elle doit présenter des excuses, "vous lui poserez la question", a-t-il dit.