RENNES (France) - Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a "les moyens de passer à la vitesse supérieure", notamment contre la France, a estimé le directeur central du Renseignement intérieur français, Bernard Squarcini, dans un entretien au quotidien français Le Télégramme. "Ce groupe dispose, grâce aux rançons versées pour libérer les nombreux otages étrangers enlevés au Mali, au Niger, en Algérie, et aux divers trafics locaux, d'un trésor de guerre", explique Bernard Squarcini dans l'édition de samedi du journal régional. Aqmi "a donc pu acheter des équipements dernier cri: armes, GPS, matériel de communication cryptée et de vision nocturne, véhicules", estime le directeur central du Renseignement intérieur. "Ils ont également recruté de nouveaux combattants et ont désormais clairement les moyens de passer à la vitesse supérieure", ajoute-t-il, en précisant que "les cibles potentielles sont nos ressortissants et l'ensemble des intérêts français à l'étranger". "Nous avons évidemment renforcé nos dispositifs de sécurité sur les sites concernés. Mais la politique française reste de ne pas verser de rançon", poursuit-il. Aqmi, ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, dispose de bases au Mali d'où elle opère dans plusieurs pays du Sahel où elle commet des attentats, procède à des enlèvements - essentiellement d'Occidentaux - et se livre à divers trafics. Aqmi détient en otages depuis la mi-septembre 2010 quatre Français enlevés dans le nord du Niger, ainsi qu'une Italienne enlevée le 2 février dans le sud de l'Algérie.