Les députés algériens ont adopté mercredi un autre projet de loi organique relatif à la wilaya (préfecture), en y introduisant notamment un amendement sur l'utilisation possible de la langue berbère amazighe comme langue de travail orale. L'amendemant portant utilisation des langues nationales stipule que "les délibérations et travaux de l'APW (assemblée populaire de département) se déroulent en langues nationales et sont rédigées, sous peine de nullité, en langue arabe". Les auteurs de l'amendement voient dans cette disposition "une réconciliation avec soi" et l'expression de l'"attachement" du peuple algérien à son histoire et à sa langue, selon leurs propos rapportés par l'agence APS qui ne les identifie pas. Cette loi, qui fait partie des réformes menées sous l'égide de la présidence de la république, a été approuvée par le Front de libération nationale (FLN, présidentiel) et le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Le député du FLN Saïd Bouhedja a affirmé que le projet de loi "donnait plus de prérogatives aux élus et des garanties à l'administration et au wali" (préfet). Le député du RND Lahcen Benghalem considère cette loi comme un "pas en avant". "Le wali maintient ses prérogatives et l'élu voit ses attributions élargies", relève-t-il. Le troisième parti membre du gouvernement mais qui a quitté récemment l'Alliance présidentielle, le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), voit dans ce projet tout le contraire et a voté contre. Pour le MSP, ce projet "ne consacre pas le principe d'équilibre entre les pouvoirs exécutif et de contrôle" et donne "plus de prérogatives au wali au détriment des élus". Le Parti des travailleurs (PT, opposition modérée) s'est abstenu et les représentants des deux partis islamistes Ennahda et du Mouvement El Islah ont quitté la salle avant le vote. Etaient absents le Front national Algérien (FNA, opposition) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Said Sadi qui boycotte le parlement depuis des mois. La séance s'est déroulée en présence du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Daho Ould Kablia. Plus d'une centaine de propositions d'amendement ont été formulées par les députés à ce projet de loi de 183 articles.