La secrétaire générale du parti des Travailleurs (PT, opposition) Louisa Hanoune a appelé mercredi le président algérien Abdelaziz Bouteflika à demander à l'Assemblée nationale une seconde lecture des textes sur les réformes que les députés ont, selon elle, "vidés de leur substance". "J'ai dit au président qu'il fallait qu'il use de ses prérogatives pour demander une seconde lecture" des avant-projets de loi sur les réformes politiques, a déclaré Mme Hanoune à la radio publique francophone chaîne III "Les réformes (...) ont été vidées de leur substance. La nouvelle loi sur les partis ne constitue pas une avancée", a-t-elle ajouté. Les députés ont approuvé mardi une nouvelle loi sur les partis critiquée par certains comme un moyen de restreindre le champ d'action de l'opposition et faire barrage à tout retour en force du Front islamique du Salut (FIS), interdit depuis 1992. Mme Hanoune a accusé le Front de Libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) (majorité présidentielle) d'avoir "bloqué" les réformes de M. Bouteflika. "Ils siègent avec le président au Conseil des ministres, approuvent les projets de loi et donnent ensuite des instructions à leurs députés pour voter contre ces textes", a-t-elle avancé. Fin novembre, la vice-présidente du Sénat, Zohra Drif-Bitat, personnalité issue de la révolution algérienne, avait déjà critiqué les députés de la majorité pour avoir dénaturé un projet présidentiel sur la représentation des femmes en politique. Les députés avaient rejeté l'obligation inscrite dans le projet initial de proposer un quota de 33% de femmes sur toutes les listes électorales. De son côté, le Front des forces socialistes (FFS) de l'opposant historique Hocine Aït Ahmed a estimé que les nouvelles lois "sont des copies des anciennes lois qui imposent l'hégémonie du ministère de l'Intérieur sur la vie politique nationale". L'Assemblée nationale doit voter la semaine prochaine une nouvelle loi sur les associations et une autre sur l'information.