Plusieurs dizaines de civils ont été tués aujourd'hui par des tirs des forces de sécurité à Homs, haut lieu de la contestation dans le centre de la Syrie et cible d'un assaut sans précédent depuis cinq jours, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Des miliciens du régime ont en outre tué trois familles entières dans la nuit, a précisé l'OSDH, établissant le bilan total à 50 morts. "Nous nous attendons à ce que le bilan soit revu à la hausse étant donné que de nombreuses victimes sont toujours ensevelies sous les décombres", a déclaré Rami Abdel Rahmane, chef de cette organisation basée en nde-Bretagne.depuis l'aube les bombardements ont été extrêmement intenses et ils utilisent des roquettes et des (obus de) mortier", a indiqué Omar Chaker, un militant de Homs joint depuis Beyrouth sur un téléphone satellitaire. Selon lui, les bombardements, apparemment destinés à préparer le terrain à un assaut terrestre, visent surtout le quartier de Baba Amr, où certaines zones sont entièrement rasées. L'électricité et les communications sont coupées, rapportent l'OSDH et M. Chaker. Ce dernier a précisé que "la nourriture se fait rare" et que les militants manquent de matériel médical pour mettre sur pied un hôpital de campagne. Les forces armées ont "détruit toutes les infrastructures, bombardé les réservoirs d'eau et les poteaux électriques", dit-il, estimant à 40% la proportion des bâtiments touchés dans ce quartier. Les forces de sécurité ont tiré des balles et des obus, détruisant de nombreux bâtiments dont une maison où une fillette est décédée, selon l'OSDH, ajoutant que les quartiers de Khaldiyé, Karm al-Zeïtoune, Wadi Iran et Bayada sont aussi visés. L'OSDH a fait état de plusieurs centaines de morts ces derniers jours à Homs où les forces du régime ont lancé une violente offensive dans la nuit de vendredi à samedi visant à réprimer la contestation. De nouveaux heurts ont également eu lieu dans la province d'Idleb (nord-ouest), faisant un mort et quatre blessés. Par ailleurs, 18 soldats de l'armée régulière syrienne ont fait défection dans la province de Deraa, berceau du soulèvement populaire contre le régime du président Bachar al-Assad qui a débuté mi-mars 2011. La répression a fait plus de 6.000 morts selon des militants.