Le SG des Nations unies, Ban Ki-moon, a rendu compte vendredi à l'Assemblée générale de l'ONU de la situation « inacceptable » et « intolérable » en Syrie. Avertissant que les pertes civiles sont très lourdes, il a appelé les autorités syriennes à « laisser entrer sans conditions préalables » l'aide humanitaire dans le pays. « Une militarisation de l'opposition syrienne n'est pas la réponse », a averti la communauté internationale. Le SG des Nations unies a, par ailleurs, indiqué que l'ONU s'efforce toujours d'organiser une visite en Syrie de sa responsable des opérations humanitaires, Valerie Amos, qui n'a pas été autorisée au courant de la semaine passée. Jeudi, les 15 membres du Conseil de sécurité dont la Russie et la Chine ont fait part de leur « profonde déception » face à ce refus. L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar Jaâfari, a affirmé que Ban Ki-moon « n'était pas correctement informé » et que « son rapport tendait davantage à aggraver les tensions qu'à trouver une solution ». M. Jaâfari a assuré qu'il a lui-même annoncé au Secrétariat de l'ONU que son pays n'était pas contre la visite de Mme Amos et qu'il fallait uniquement respecter les procédures diplomatiques. L'ambassadeur syrien a accusé l'ONU de faire preuve de « duplicité ». Accusant notamment des pays arabes de « soutenir de manière irresponsable les groupes armés », il a souligné que l'argument humanitaire est « utilisé » comme prétexte car « la plus grande partie de la Syrie vit normalement ». Ne prenant pas en considération ce point ni la mise en garde de M. Ban Ki-moon, le représentant de l'Arabie Saoudite, Abdallah Yahia Al-Mouallimi, a avancé que la solution doit émaner d'une unité nationale qui inclut tous les segments du peuple syrien, en plus du déploiement de forces conjointes de l'ONU pour maintenir la sécurité et la paix en Syrie. Pour le moment, le plus important pour la communauté internationale est « d'autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire ». Damas, qui contrôle depuis quelques jours le quartier de Baba Amr à Homs, n'a pas autorisé les convois humanitaires à y pénétrer. Elle avance des raisons de sécurité. Ce spectre règne aussi à Deraa. Un attentat suicide à la voiture piégée a tué sept personnes et en a blessé plusieurs autres.