« 12 ans déjà, soit le commencement de l'âge de l'adulté », c'est par cette expression que la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a qualifié cette 12e édition du Festival du film amazigh inaugurée avant-hier par le wali de Tizi-Ouzou, M. Abdelkader Bouazghi. 12 ans, c'est l'âge d'un collégien qui fait son apprentissage de la vie, mais surtout l'âge où il approfondit son savoir et affine ses connaissances. C'est ce que vit aujourd'hui le festival en question. Un festival qui semble mûrir de par la qualité des œuvres sélectionnées. Point de place à l'amateurisme car le festival veut surtout s'insérer dans le concert mondial des festivals du cinéma pour constituer une vitrine pour le pays. « Il ne faudrait pas avoir de complexe en déclarant que nous voulons rejoindre le gotha mondial des festivals du monde du 7e Art et devenir, pourquoi pas, à moyen terme un passage de référence pour tous ceux qui veulent voir leur production avoir une audience internationale », dira Ould Ali El Hadi, le directeur de la Culture de Tizi-Ouzou. Pour M. Assad, commissaire du festival, qui veille à « l'éducation de son enfant », l'objectif est de faire de l'Olivier d'Or un prix aussi distinctif que l'Ours d'Or de Berlin, voire la Mostra de Venise avec son Lion d'Or. Cette ouverture sur le monde, et afin de mieux insérer cette manifestation dans les programmes des grands festivals, les responsables du FCNAFA ont invité cette année un cinéaste amérindien, en la personne du réalisateur péruvien César Galindo, qui est venu avec trois de ses films. « Je suis très heureux d'être aujourd'hui en Algérie. Surtout que je découvre un cinéma très riche de par ses productions et surtout la qualité des réalisateurs. Je suis vraiment fier de représenter le Pérou dans un pays qui a toujours fait de la culture une de ses préoccupations », soutiendra le Péruvien. Outre le Pérou, c'est le cinéma libyen qui est, cette année, à l'honneur avec un court métrage, « Partage », de Salah Gouider, et un dessin animé, « Djouha », de Madi Madhghis. Pour le réalisateur, « c'est avec beaucoup d'émotion que je me retrouve dans un pays frère comme l'Algérie et de partager ces moments qui resteront gravés dans ma mémoire et dans la mémoire de toute la délégation qui est avec moi. C'est une fierté de faire découvrir à mes frères algériens une production du cinéma libyen ». La même fierté est exprimée par Madhghis qui avait sur lui la poupée de Djeha. « Je suis heureux d'être parmi mes frères amazighs. Je suis aussi heureux de voir enfin les Amazighs de Libye longtemps opprimés, libres de s'exprimer dans leur langue et d'exprimer leur culture », a déclaré Madghis avant d'ajouter : « Cette liberté d'agir a fait qu'en quatre mois, les jeunes cinéastes amazighs ont réalisé quatre productions cinématographiques. » De son côte, le wali de Tizi-Ouzou, qui s'est exprimé au nom de la population locale, a tenu à saluer les efforts des organisateurs pour faire de Tizi-Ouzou la capitale du cinéma amazigh : « C'est une grande fierté de voir notre wilaya, l'espace de quelques jours, érigée en la terre des hommes et des femmes de culture en général et du 7e Art en particulier mais aussi en carrefour du cinéma maghrébin et amérindien. »