Lors de la 12e édition de cette manifestation cinématographique, le cinéma libyen sera à l'honneur. Outre les projections en sélection officielle, des ateliers de formation, rencontres-débats thématiques et des résidences d'écriture ponctueront cet évènement. Le coup d'envoi de la 12e édition du Festival national du film amazigh a été donné, avant-hier soir, au Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, en présence des autorités locales et de nombreux amoureux du 7e art. À titre honorifique, l'un des doyens du cinéma amazigh, Abderahmane Bougarmouh, s'est vu décerner l'Olivier d'or. Dans son intervention, le commissaire du festival, Si El-Hachemi Assad, a déclaré : “C'est une fierté pour moi que de rappeler que le FCNAFA en est à sa 12e édition. Un enfant pas tout a fait adulte. La culture, particulièrement le cinéma, est ce que nous avons de meilleur, un langage de vérité au pluriel”, non sans rappeler une belle phrase d'Antoine de Saint Exupéry : “Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve”. Si El-Hachemi Assad annoncera, au passage, la projection, le 26 mars prochain, d'un film au niveau de l'hôpital psychiatrique Fernane-Hannafi de Tizi Ouzou. “C'est dire que le cinéma et l'art en général ont avant tout une mission humaine. Le fou est quelquefois détenteur de sagesse”, renchéri le commissaire du festival. Le wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouazghi, a rappelé, lors de son allocution, “la portée universelle de cette rencontre, et qu'il est impératif de croire en cet événement, et surtout de le soutenir.” Appelée sur scène, la délégation libyenne, invité d'honneur, drapeau à la main, a été chaleureusement applaudie par l'assistance. Cette délégation n'est pas venue les mains vides. Ella a présenté deux films en ouverture. La première projection, intitulée Partage, signée Salah Gouider, raconte la vie de deux garçons, deux frères, qui se partagent une paire de chaussures pour aller à l'école. Enfants d'un paysan, leur maison fut bombardée et détruite. C'est le drame à la maison. Les deux garçons furent amputés d'un pied chacun. La deuxième projection s'intitule Djouha, de Madhgis Madi. Un film d'animation qui relate le destin de Bakhboukh, propriétaire d'un hôtel dans une petite ville coupée du monde. Guidé par l'envie et l'avarice, il use et abuse de son pouvoir sur les habitants. Djouha, voyageant avec son âne, s'arrête quelques jours pour se reposer au niveau de cette ville. Bakhboukh essaie de lui tendre un piège, mais Djouha, plus malin, use de sa ruse pour s'en sortir et même rendre aux habitants les biens extorqués par Bakhboukh. Son réalisateur, Madhagis Madi, a déclaré : “Je suis ébloui par l'accueil chaleureux qui nous a été réservé et par l'hospitalité de la Kabylie.” Ce premier jour de la 12e édition du Festival du film amazigh signe le coup d'envoi de la compétion et quatre jours de projections riches et variées. ILS ONT DIT : • César Galindo du Pérou, réalisateur : « Venir en Kabylie est déjà une découverte pour moi. Un monde que j'ai ignoré. Cette venue m'a permis de casser le cliché que j'avais du Maghreb. Je me retrouve chez moi ici en Kabylie, un Amazigh-Péruvien. Nous partageons la même lutte pour la sauvegarde de notre identité et de notre riche culture, un lien particulier. » • Hamidou, chanteur : « Je suis ravi d'être venu à ce 12e festival, car l'année dernière j'étais présent seulement à la clôture. C'est un honneur et un plaisir de me produire ce soir avec le poète Ben Mohamed et d'interpréter un texte poétique. Concernant ce festival, j'estime que c'est un événement qui encourage la création. Il y a beaucoup de talent dans le 7e art. Il faut que la production dans le cinéma Amazigh se multiplie, que des salles privées ouvrent leurs portes et de voir des cinéphiles partout. J'espère que la production cinématographique va reprendre encore d'avenage. Actuellement, la technique dans l'audiovisuel existe, il faut juste encourager ceux qui ont les bonnes idées et ceux qui sont ambitieux. « • Blaid Tagrawala, chanteur : « Nous avons beaucoup de jeunes, des acteurs ou des réalisateurs, dans le domaine du cinéma. Un très bon potentiel auquel il faut assurer la formation. Dans le cadre de ce festival, il y a des formations diverses concentrées essentiellement à Tizi-Ouzou, Tizi-Rached et à Tigzirt. Les enfants seront appelés à faire de petits films à l'aide de portable. Puis, les adultes vont apprendre à mieux gérer les techniques du son. Pour le festival, c'est une rencontre qui mérite du soutien. C'est l'aboutissement d'un travail d'une année et c'est grâce à M. Assad et à toute l'équipe du FCNAFA. Le film amazigh est à ses débuts, c'est pourquoi j'estime qu'il ne faut pas demander trop aux jeunes réalisateurs. » • Sami Benchikh, DG de l'ONDA : « C'est la première fois que j'assiste à ce festival. Le festival du film amazigh est une rencontre qui est arrivée à sa maturité. Ce rendez-vous est à sa 12e édition. Au fil des années, il a su approfondir les rencontres et créer une diversité puisque les éditions précédentes se sont produites un peu partout en Algérie notamment à Sétif, à Ghardaïa…, et depuis trois ans à Tizi-Ouzou. Ce festival est arrivé à un degré d'expertise et à son couronnement. A partir de cette année, l'ONDA sera réellement un partenaire majeur. Dans les prochaines éditions nous allons les soutenir à fond. » K. T