Vu le nombre de délits qui va crescendo, la sonnette d'alarme a été tirée pour endiguer ce phénomène. Ainsi, le directeur de la police judiciaire, le commissaire divisionnaire Abdelaziz Affani, a souligné que tous les Etats sont conscients du phénomène de la criminalité. C'est pour cela que plusieurs pays ont fait des études et ont axé leur législation sur la prévention et la mise en place de mécanismes pour y faire face. A cet effet, la DGSN a mobilisé ses structures en metant sur pied la police de proximité dans les quartiers populaires. « Ces structures ont été renforcées par des brigades s'occupant de l'enfance à travers les 48 wilayas », a-t-il indiqué. « Des campagnes de sensibilisation dans les écoles sur les méfaits de la drogue et de la violence ont été organisées », a-t-il affirmé. Pour faire face à la criminalité et la toxicomanie parmi les jeunes, la DGSN a mis en place des cellules d'écoute sous la coupe de psychologues et de médecins, une ligne verte 15-48 ainsi que le numéro 17 de police secours, sans oublier le site WEB pour faire part des préoccupations des citoyens. S'agissant de la couverture sécuritaire, elle est assurée à hauteur de 72% ce qui représente 60% de l'effectif de police présent H/24. De son côté, le DG de la DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, dans une allocution lue par l'inspecteur général de la DGSN, Mohamed Houalef, a soutenu que le phénomène de la criminalité touche tous les pays et sévit sous toutes les formes et ce, quelles que soient les cultures et les politiques socio-économiques. Dans son intervention, Mokhtar Felioune, directeur des centres pénitentiaires au niveau du ministère de la Justice, a annoncé qu'un plan de travail, ayant regroupé les ministères concernés par ce fléau, va être présenté prochainement au gouvernement. Dans le secteur de la Justice, des dispositions ont été prises pour accompagner le récidiviste et le suivre psychologiquement, la création du centre national des travaux pour l'insertion des prisonniers par le travail ainsi qu'un programme personnel pour chaque individu (maladie, scolarité, formation professionnelle...). Rabéa F. A retenir Selon les statistiques fournies en 2011, par la DGSN, il a été recensé 22.000 personnes impliquées dans des crimes et délits de droit commun. Elles sont impliquées, entre autre, dans la détention de stupéfiants. Les forces de police ont mené 105.750 opérations dans les populaires qui ont abouti à l'arrestation de 715.895 personnes. - Vol coups et blessures volontaires (CBV), agressions sexuelles viennent en tête des délits avec 46.253 cas. 6.155 individus ont été arrêtés pour trafic de drogue. En 2010, plus de 53.579 personnes impliquées dans le trafic de stupéfiants ont été arrêtées dont 23.485 jeunes dont l'âge varie entre 18 et 25 ans et 18.333 autres âgés de 26 à 35 ans. Les wilayas touchées sont Alger, Oran et Constantine. - Le phénomène des gangs a gagné du terrain dans les quartiers populaires. Six cas ont été recensés l'année dernière à Tipasa, Alger, Oran et Tizi Ouzou. R. F. Belkacem Babaci, président de la Fondation Casbah « La Casbah en rapport avec la lutte contre la criminalité doit faire un travail beaucoup plus en amont qu'en aval. Cela consiste à faire des enquêtes sociologiques. Sur un autre plan, il ne faut pas oublier que la densité de la population de la Casbah ne cesse d'augmenter, si elle ne fait pas du sur-place avec tous les dangers auxquels sont exposés les citoyens et notamment les jeunes qui n'ont aucun moyen de distraction. Le relogement, effectué sans étude sociale préalable par rapport aux habitants de chaque quartier déménagé, n'est pas pris en compte dans les grands ensembles d'habitations qui sont dépourvus d'équipements publics appelés à accueillir ces populations. Cela engendre mal vie et d'autres problèmes d'insécurité, de drogue,... ». Nouredine Benbraham, commissaire général des SMA « Le suicide des enfants prend des proportions alarmantes. Toutes les bonnes volontés doivent se pencher sur ce phénomène car il n'est pas uniquement l'affaire des psychologues maiségalement de l'Etat et toutes ses structures. Pour venir à bout de la criminalité, il est temps de trouver un autre système de communication propre à notre société. Il ne faut pas qu'il soit importé. La mère, le père, le P/APC, la mosquée, sont interpellés pour trouver une solution et dégager des espaces de communication. L'enfant n'a pas besoin uniquement de boire et de manger mais d'autres choses. La vie se développe et également les besoins. On remarque l'absence de communication entre les enfants et les parents, les enfants et leur cercle éducatif. En bout de la chaîne, ils se retrouvent introvertis, mal compris et marginalisés ».