Une dame à la tête du Musée national de arts traditionnels d'Alger. Cela ne court pas les rues certes, mais cela existe en Algérie .Et cette personne à la barre de ce site historique et culturel, palais de Khdaoudj El Amia n'est autre que Madame Amamra. Depuis presque quinze ans, cette dame de 58 ans régit le destin d'un lieu légendaire, attaché à faire pérenniser l'acquis culturel et le legs patrimonial. Madame Amamra parle avec passion du musée et de tout ce qui est lié à cette structure. Préservation du site, des objets et autres collections .Restauration de certaines pièces et prospection pour l'enrichissement du musée. En quoi consiste cette exploration ? Madame Amamra explique : «Un travail que nous faisons au cours de journées d'activités à travers les wilayas et où nous contactons des artisans et des familles ayant en leur possession des pièces rares pouvant enrichir notre capital culturel et historique au niveau du Musée. Tout cela dans un souci de collecter le plus d'objet possibles pour notre institution». Lorsque l'objet est acquis signale Madame Amamra, « il y a identification, datation et reconnaissance par la commission nationale d'acquisition des biens culturels». Conservateur de musée ? Notre interlocutrice répond qu'elle a fait, un parcours atypique pour le devenir. En effet, Elle a en premier lieu préparé une licence en histoire, puis en archéologie et a présenté un diplôme « tardo -antique» à Rome. L'histoire antique lui a fait «aimer» Jugurtha et l'époque numide . Elle ira lors de son séjour à Rome jusqu'à visiter la prison de Tullianum où le roi amazigh a été soumis à une mort barbare. Son imagination et les faits historiques de cette mémoire ancienne la jettent sur les routes de l'archéologie et les recherches inhérentes à cette spécialité. Dès 1981 elle participe à des fouilles de sauvegarde et des fouilles programmées. Sétif, Berrouaghia, Bekira à Constantine, Cherchell… Le site dont elle garde un regret pour ne pas avoir été sauvé c'est celui de la ville de Sétif, les basiliques. Un site datant du 7e siècle et qui abritait une fabrique antique de poteries antique aujourd'hui ensevelie sous une zone industrielle. Elle a nourri son imagination par la lecture, surtout les auteurs anglais, également Jules Verne et… les bandes dessinées. Eh, oui ! L'émir Abdelkader est aussi une autre de ses références s'agissant de l'histoire de notre pays. Cultivée, prenant à cœur son rôle de Conservaterice, Madame Amamra on ne ne lasse pas de l'écouter. Ses attentes ? L'extension du Musée remontant à cinq années déjà et qui sera dans un temps très proche.