« Une volonté commune d'imprimer une vitalité continue au Forum global de lutte contre le terrorisme s'est dégagée lors de la réunion ministérielle de ce processus, jugé idoine et approprié », affirme en marge de la rencontre, M. Abdelkader Messahel qui a exposé aux participants les résultats du groupe de travail régional sur le renforcement des capacités au Sahel, qui a tenu sa première réunion ministérielle à Alger les 16 et 17 novembre 2011 et relevé la « satisfaction » de l'Algérie d'avoir co-organisé à Alger les 18 et 19 avril 2012 avec les Etats-Unis une réunion consacrée à la problématique du paiement des rançons aux groupes terroristes contre libération d'otages. Messahel n'est pas le seul à s'en féliciter. Hillary Clinton qui plaide pour un déploiement des efforts de tous les pays pour faire face à ce fléau dans le cadre d'un partenariat global, aussi. Il s'agit, dit-elle, de mettre en place des programmes concrets ayant pour objets de développer les capacités des pays concernés par la lutte antiterroriste, soulignant la nécessité pour la communauté internationale de prendre conscience de l'ampleur de cette menace transnationale qui s'est répandue géographiquement. « Nous devons intensifier notre coopération internationale pour faire face à ce problème en finalisant en automne prochain les directives discutées lors de la réunion à Alger en avril dernier afin que les pays disposent des meilleurs outils disponibles pour faire face à la prise d'otages et l'extorsion de fonds », dit-elle à l'ouverture du Forum. Les enlèvements contre rançons qui ont émergé comme une « tactique favorite » dans le monde entier, en particulier dans le Sahel, rappelle à la chef de la diplomatie américaine, une certaine époque en Amérique latine où cette question était « préoccupante ». D'où, insiste-elle, l'impérativité de mettre au point les recommandations adoptées à Alger. « Le travail que nous devons faire, que ce soit l'arrêt des enlèvements contre rançons, la lutte contre l'extrémisme violent, ou le renforcement de l'Etat de droit, nécessiteront la concentration et la ténacité », dit-il avant de lancer une menace. « Nous conserverons toujours le droit d'utiliser la force contre les groupes tels al Qaïda qui nous ont attaqués et continuent de nous menacer d'attaques imminentes. Et ce faisant, nous respecterons toutes les lois à disposition, dont les lois de la guerre, et déploierons les moyens les plus exceptionnels pour garantir la précision des frappes et prévenir les pertes de vies innocentes ». « Beaucoup de choses sont en train d'être entreprises pour essayer de coordonner les points de vue de tous les pays du Forum pour faire en sorte que la lutte contre le terrorisme devienne un phénomène réfléchi avec sa dimension de lutte contre le financement du terrorisme, la mise à niveau des législations nationales et les capacités des pays concernés à faire face à ce phénomène », estime le ministre des Affaires maghrébines. « Nous estimons, dit-il, que la volonté politique de lutter contre le terrorisme ne peut être valablement attestée que si elle est accompagnée d'une volonté forte de lutter contre le financement de ce fléau » qui persiste et évolue, en dépit des résultats positifs relevés dans beaucoup de pays touchés par cette menace. Depuis septembre 2001, plus de 120.000 personnes soupçonnées de terrorisme ont été arrêtées dans le monde et plus de 35.000 ont été reconnues coupables. D. B. Les cinq objectifs du FGCT Initié par les Etats-Unis, le Forum global de lutte contre le terrorisme (FGCT) regroupe une trentaine de pays, dont l'Algérie. Depuis septembre 2011, date de son lancement, ce Forum, qui est en passe de devenir le moteur de la dynamique internationale de la lutte contre ce fléau transnational, s'est assigné plusieurs objectifs, dont la définition de normes internationales pour assurer une mise en œuvre réussie de la stratégie mondiale des Nations unies de lutte contre le terrorisme, l'établissement des priorités, l'élaboration des solutions, le traçage de la voie à une coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste et l'amélioration de la compréhension des phénomènes à la fois de la radicalisation de la violence, des recrutements et du maintien des soutiens auprès de certaines communautés. Cinq groupes de travail ont été constitués depuis 2011, dont celui chargé du renforcement des capacités au Sahel, coprésidé par l'Algérie et le Canada.