Dans le sillage de la célébration de la Journée nationale de l'artiste, l'association culturelle El Fakhardjia, en collaboration avec d'autres associations culturelles, rend un vibrant hommage sur quatre jours à Abderrezak Fakhardji, maître incontesté de la musique andalouse, au Palais de la culture. Dans la soirée de samedi dernier, les associations El Djenadia et El Andalousia el Djazaïria ont transporté l'assistance dans un univers musical purement andalou. Beaucoup de familles algéroises ont pris part à ce gala, histoire de s'imprégner de cette musique du terroir qui fait partie du patrimoine musical algérien. « Quand mon fils m'a fait part de cette soirée, je lui ai demandé sans hésiter de m'y accompagner. Franchement, cela fait longtemps que je n'ai pas assisté à une soirée andalouse, parce que la scène artistique est dominée par d'autres genres musicaux. Cette manifestation me rappelle ma jeunesse, et je suis heureuse de constater que même les jeunes s'intéressent à la musique andalouse qui, ces dernières années, semble délaissée au profit d'autres styles », a affirmé tout de go Tassadit M., une vieille Algéroise. Ali S., lui, a estimé que cette soirée lui permet de se ressourcer et de revivre les bons moments d'antan. « Les galas de la musique andalouse nous manquent. Ces derniers temps, me semble-t-il, on organise de moins en moins de soirées de ce genre. C'est pour cette raison que j'ai profité de cette occasion pour venir assister à ces soirées », a-t-il dit. Abdelouahab Nefil, président de l'association El Fakhardjia et ancien élève de Fakhardji, a affirmé qu'initialement, l'association qu'il préside a invité plusieurs associations représentant toutes les régions du pays. Mais faute de moyens financiers, elle a revu à la baisse ses ambitions. « Nous avons sollicité de l'aide de plusieurs institutions publiques, mais nous n'en avons eu aucune. C'est pour cette raison que nous avons pris la décision de ne faire participer que les associations dont les présidents et les chefs d'orchestres sont des anciens élèves du défunt Abderrezak Fakhardji », a-t-il précisé. Le même orateur a souligné, en outre, que l'association El Amraouia de Tizi-Ouzou a impressionné le public algérois, avec sa prestation, lors de la première soirée. « C'est une association qu'il faut encourager car elle fait un très bon travail et renferme en son sein d'excellents musiciens », a-t-il dit. M. Nefil a, par ailleurs, indiqué que la musique andalouse a été quelque peu « jetée aux oubliettes un certain temps ». Pour étayer ses propos, il a soutenu que dans la capitale, il n'y a que deux associations qui enseignent la musique andalouse. Celle-ci doit son salut au travail titanesque du mouvement associatif. « Grâce aux efforts consentis par certaines associations, nous avons constaté que les parents inscrivent leurs enfants pour apprendre la musique andalouse », a-t-il souligné.