La situation reste tendue au complexe ArcelorMittal Annaba après la suspension de 43 sidérurgistes accusés d'avoir perturbé la production lors du conflit, né ces dernières semaines au sein du syndicat des travailleurs. Des échos parvenant, hier, de l'usine, font état d'une autre vague de travailleurs, dont le nombre reste indéterminé, interdits d'accès au complexe pour le même motif. La direction du complexe explique la procédure par la série de mesures prises à l'encontre des sidérurgistes ayant provoqué l'arrêt des unités du complexe dont notamment le haut fourneau (HF), paralysant la production de l'usine. Le sort des travailleurs concernés sera décidé, indique-t-on, par la commission de discipline qui se réunira dans les tout prochains jours, en pésence du syndicat et du conseil de participation (CP). La démarche des travailleurs a été entamée, faut-il le rappeler, en guise de soutien à Aïssa Menadi, ex-syndicaliste de l'entreprise et qui tente de reprendre les commandes du syndicat, « sur demande des travailleurs », dit-il. Contacté, celui-ci affirme que son come-back au complexe qu'il a quitté depuis des années pour occuper un poste de député, fait suite aux sollicitations des travailleurs à travers des pétitions. « C'est la volonté des travailleurs qui désirent mon retour, je ne peux les laisser livrés aux complots », a-t-il estimé. M. Menadi considère que la suspension de ces travailleurs obéit à un plan concocté par la direction actuelle de l'entreprise et qui prévoit « une compression d'effectif allant jusqu'à 2.600 travailleurs sur les 5.300 que compte le complexe ». Hier, encore, plusieurs dizaines de fonctionnaires « suspendus » continuent d'observer des sit-in de protestation devant le portail principal du complexe pendant que certains d'entre eux ont opté à la grève de la faim. Pour lui, « seul le renouvellement de la section syndicale pourrait mettre un terme au conflit, rendre aux travailleurs leurs droits et permettre la pérennité de l'usine ». Le bureau actuel du syndicat compte, lui, organiser dans les prochains jours, une autre manifestation des travailleurs, à l'intérieur du complexe, pour dénoncer les agissements « irresponsables » des personnes qu'il considère « étrangères à l'entreprise ». Objectif : « adopter les mesures à suivre afin d'en finir avec cette situation », indique le syndicat dans un communiqué rendu public.