La suspension des négociations avec l'employeur et la fermeture du siège du syndicat d'entreprise sont les conséquences d'un conflit né, en août dernier, entre le syndicat et le comité de participation. Deux débrayages de travailleurs ont été déclenchés hier au niveau de l'usine d'El Hadjar alors qu'un mouvement de protestation a été observé devant le siège de l'union de wilaya de l'UGTA. Entamé à 9h, le premier débrayage a concerné l'atelier de laminage à chaud (LAC) où plusieurs dizaines de sidérurgistes ont exigé la réouverture du siège du syndicat d'entreprise et la reprise des négociations avec l'employeur, portant essentiellement sur des augmentations salariales. «Nous avons donné un ultimatum à la direction générale d'ArcelorMittal Annaba pour satisfaire nos revendications portant sur l'ouverture du siège du syndicat et la reprise des négociations. Si ces dernières ne sont pas satisfaites d'ici le 10 octobre prochain, nous paralyserons totalement le complexe», ont-ils menacé. La sécurité des sites de travail en est une autre revendication émise par les mêmes protestataires. Observé parallèlement devant le siège de la direction générale d'ArcelorMittal El Hadjar, le second débrayage a, quant à lui, concerné les travailleurs issus des entreprises de sous-traitance dont le contrat de travail a expiré la fin du mois dernier. Ils exigent d'être récupérés par le représentant du géant indien de l'acier et transférés à travers les ateliers du complexe. Constatant l'absence d'un interlocuteur à même de répondre à leur demande, ils se sont dirigés vers le haut fourneau (HF) à l'arrêt pour une opération de maintenance de 36 heures ñ qu'ils ont escaladé et occupé en signe de protestation. Les membres du comité de participation (CP) ne sont pas restés inactifs, pour leur part. Ils se sont rassemblés, hier et avant-hier, devant les locaux de l'union de wilaya (UW) de l'UGTA, en plein centre-ville de Annaba. Arborant des banderoles aux inscriptions hostiles au secrétaire général de l'UW, Tayeb Hmarnia, ils ont exigé la dissolution du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal El Hadjar et de son bureau exécutif. Contacté, Mohamed Guedha, le porte-parole de la direction générale d'ArcelorMittal Annaba, a confirmé l'information portant sur les deux débrayages en précisant que «le débrayage observé par le personnel sous-traitant qui s'est déplacé depuis le siège de la direction générale au Haut Fourneau n'a eu aucun impact sur la production puisque le HF est à un arrêt programmé de 36 heures pour des raisons de maintenance». La suspension des négociations avec l'employeur et la fermeture du siège du syndicat d'entreprise sont les conséquences d'un conflit né en août dernier, opposant le syndicat d'entreprise et le comité de participation autour d'enjeux, du moins les déclarés, liés à la représentativité.