Elle suggère à ce responsable onusien qui a estimé mardi que « le gouvernement syrien a perdu au profit de l'opposition de grandes parties du territoire » et que « la situation a atteint le stade de guerre civile », d'apprendre à être « neutre, objectif et précis ». Notamment après le déploiement des observateurs de l'ONU dans la plupart des provinces et la réaffirmation par les autorités syriennes de leur volonté d'appliquer le plan de sortie de crise proposé par le médiateur international Kofi Annan, de « faire face aux crimes » et « d'étendre leur contrôle sur tout le sol » du pays. Curieusement, le patron de l'Otan ne tire pas la sonnette d'alarme. « Une intervention militaire en Syrie ne serait pas la bonne voie », affirme Anders Fogh Rasmussen, précisant qu'il n'est pas certain qu'on puisse, « d'un point de vue légal », parler de guerre civile en Syrie. Dans la foulée, le département de Walid Al-Moualim accuse les Etats-Unis, qui ont exprimé leur inquiétude de voir le régime de Bachar el-Assad perpétrer de nouveaux massacres de civils à Lattaquié où les forces de l'ordre ont repris le contrôle de la situation, ou, recourir à « de nouvelles tactiques atroces, comme l'utilisation de centaines d'enfants, comme bouclier humain », d'« ingérence ». Il déplore que « l'administration américaine poursuive son ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie, soutienne ouvertement des terroristes et étouffe leurs crimes ». Selon Damas, l'escalade du terrorisme est étroitement liée aux déclarations des autorités américaines et aux invitations de ces dernières à de nouveaux pays à rejoindre l'entreprise d'isolement diplomatique de la Syrie. La Russie ne laisse pas seul, dans cette guerre de propos, son allié au Moyen-Orient. Sergueï Lavrov accuse les Etats-Unis de livrer des armes aux rebelles syriens. Moscou, qui se contentait jusqu'à présent de dénoncer des « puissances étrangères » non identifiées qui apportent un soutien militaire à l'opposition, accuse aussi ouvertement Washington. « Les Etats-Unis fournissent à l'opposition des armes qui sont utilisées dans les combats contre le gouvernement syrien », dit-il, depuis Téhéran où il est en visite de travail en réponse aux accusations de Mme Clinton, sa collègue US. Selon elle, Moscou continue de livrer des armes, dont des hélicoptères de combat, à Damas. « Nous ne violons aucune loi internationale », affirme le ministre russe des Affaires étrangères. En attendant, les rebelles syriens continuent à recevoir des armes et des renforts djihadistes et la France continue à plaider pour le placement des dispositions du plan d'Annan sous le chapitre VII.