Emportée vers les cieux ou le monde parallèle, par des êtres invisibles ou des anges, qui sait ? Le mystère de Lalla Mansoura, disparue le jour de son mariage, demeure encore dans les esprits et est raconté dans les chaumières. La jeune femme sanctifiée par les habitants des ksour de Ouargla est depuis fêtée annuellement. C'est avec une foi naïve et franche que les ksouriens octroient une waâda à Lalla Mansoura. La tradition veut qu'une procession déambule en un circuit donné transportant le lit nuptial et le trousseau de la sainte femme après avoir pris le départ de la maison de Lalla Mansoura. Trois jours sont consacrés à cette fête qui revêt en même temps le côté légendaire et celui religieux du mercredi au vendredi. Encens et b'khour, résines odorantes broyées mélangées à du safran font partie des rituels religieux que les femmes des ksour et proches de la sainte femme préparent à la veille de la rencontre de trois jours. Entrée dans la légende, cette jeune femme a rejoint le monde des mythes pour avoir été, selon les Ouarglis, « happée par la terre ». La fête revient tous les printemps, saison au cours de laquelle Lalla Mansoura a disparu.