Incontournables de la tradition ouarglie, le géranium, la menthe et le basilic constituent les éléments de base pour la confection du panier, le fameux t'beq des fiançailles, auquel on ajoute les plus belles roses et les plus savoureux fruits de saison, lien éternel entre l'homme, ou plutôt la femme et la nature. Adorées presque autant que l'or, ces plantes sont l'ornement de celles qui se fiancent et se marient, les authentiques gardiennes de la tradition comme celle qui les effleurent une fois dans leur vie de femme. Elles rayonnent toutes le jour de leur mariage en arborant herbes et fleurs qui rehaussent leur coiffure de mariée lors du premier jour du mariage dit dayifouhene (littéralement le jour où l'on roule l'encens nuptial) et on sert iouzène, le plat traditionnel ouargli fait à base de blé concassé, de viande et de tripes de mouton richement décoré de tomates et piments. Le basilic et le géranium ont cette particularité de se prêter à un assortiment de roses et de girofles. Ils sont en fait essentiels au t'boulboult, l'ornement floral qui constitue une partie de la parure du haouli, la tenue d'apparat de la mariée ouarglie. Un signe de féminité et d'élégance. Les petits agriculteurs qui cultivent certains condiments et herbes aromatiques, tels que laârtrcha (géranium), naânaâ lahrech (menthe poivrée) et lehbeq (basilic) les cèdent à des prix abordables au marché du ksar. Les familles possédant des jardins les offrent à leurs proches et voisins. En cette saison chaude, la boisson préférée n'est autre que le thé à la menthe qu'on prend au moins deux fois par jour, plus léger qu'en hiver et agréablement parfumé avec cette fameuse menthe fortement odorante.