Les données sur le bourbier malien, notamment le nord de ce pays, s'accélèrent. Cheïkh Modibo Diarra, le Premier ministre malien, continue son périple dans les pays du champ pour « consulter tout un chacun » sur les « options » à prendre pour « faire face aux dangers communs, à savoir le terrorisme et le narco trafic ». Après Alger et Nouakchott, il s'apprête à se rendre à Niamey où le président Mahamadou Issoufou appelle de toutes ses forces le Conseil de sécurité à adopter une résolution autorisant le recours à la force au Mali. « Je ne vois pas comment le Conseil refuserait cette intervention. On sait que cette résolution nécessite consultations et concertation. Cela prendra du temps. Mais il ne faut pas non plus que cela s'éternise dans des débats sans fin car les djihadistes sont en train de se renforcer », déclare Issoufou, car « ce qu'il se passe au Mali est une grave menace pour chacun de nos pays », explique-t-il. « Les djihadistes sont en train d'imposer un mode de vie moyenâgeux aux Maliens, une véritable dictature », ajoute-t-il. Au Burkina Faso, le pays désigné médiateur dans cette crise, une délégation de six responsables d'Ansar Dine sera reçue aujourd'hui par le président Blaise Compaoré, celui même qui a reçu le 9 juin une délégation du MNLA qui s'est déclarée « disponible ». En cas d'échec de ces pourparlers, dit-on, l'envoi des troupes au Mali pour « consolider » les institutions de transition à Bamako et combattre, aux côtés de l'armée malienne, les rebelles au Nord, deviendra inéluctable. Selon le chef de l'armée ivoirienne, le général Soumaïla Bakayoko, il n'y aura de recours à la force qu'« en dernier ressort » « Des éléments de l'état-major de la Cédéao iront à Bamako travailler avec l'armée du Mali pour voir les modalités pratiques de l'envoi de cette force, dès cette semaine », annonce le général Bakayoko. Comme le chef d'état-major de l'armée malienne, le colonel-major Ibrahima Dahirou Dembélé, ne croit pas en la bonne foi des groupes armés, il y a fort à parier que l'option militaire, avec un « appui logistique européen et américain », finira par s'imposer ou...être imposée. En cas d'échec de ces pourparlers, dit-on, l'envoi des troupes au Mali pour « consolider » les institutions de transition à Bamako et combattre, aux côtés de l'armée malienne, les rebelles au Nord, deviendra inéluctable.