« Il faut améliorer la production et en contrepartie, trouver des mécanismes pour exploiter les excédents. Nous pouvons envisager, par exemple, la création d'unités de transformation en poudre de différents produits, les œufs entre autres », déclare M. Benaissa. Ces unités de transformation permettent d'une part, d'encourager la production et d'autre part, créer de nouvelles activités avicoles sur le marché. « Il ne faut pas avoir peur de se lancer dans d'autres activités, surtout que les producteurs sont rassurés sur le plan financier grâce au système triangulaire qui les protège de pertes éventuelles », assure le ministre. Un système qui consiste à approvisionner l'éleveur en poussins et en aliments en contrepartie de l'achat de sa production. Chose que confirment les aviculteurs qui reconnaissent que, grâce à ce système, ils n'ont pas perdu de l'agent en 2011. Cela dit, ce système, confient-ils, n'a pas réglé pour autant le problème des abattoirs clandestins même si, dans son contenu, il porte des mesures pour encourager l'élimination des viandes blanches abattues dans des conditions d'hygiène douteuses et alarmantes. Pis, selon Mohamed Aydouni, directeur du comité national interprofessionnel de l'aviculture, sa structure n'arrive pas à déterminer le nombre exact des producteurs, « car il y a des éleveurs qui ne sont pas identifiés ». Dans le même contexte, le représentant de l'association des aviculteurs de Tipasa se plaint de l'inaccessibilité du foncier adéquat pour la construction de nouveaux abattoirs. Le réseau de distribution continue également à poser problème dans le secteur surtout que les aviculteurs ne disposent pas de système de congélation, des poulets de chair, notamment, dont la production a atteint, en 2012, les 600 000 tonnes contre 500 000 tonnes en 2011. Pour sortir de la spéculation conjoncturelle et de la sphère des besoins occasionnels, les aviculteurs proposent à ce que la production de poulet de chair congelé soit permanente, ne se limitant pas uniquement au mois de ramadhan. Chose à laquelle a appelé également le comité national interprofessionnel de l'aviculture, en plus de la mise à niveau des infrastructures du secteur, l'adaptation de nouvelles techniques de production et la formation des aviculteurs ainsi que le renforcement de l'observatoire économique de la filière. Sur ce volet, le comité s'est réjouit de la production de la dinde qui doit atteindre les 130 000 tonnes en 2012, avec l'amélioration de la consommation de 1 kg par habitant/an en 2010 à 3 kg par habitant/ an en 2012. « Nous espérons atteindre les 12 kg en termes de consommation de viandes blanches d'ici à 2013 et 13 kg à l'horizon 2014 », conclut M. Aydouni.