Sans toutefois écarter un léger renchérissement durant les premiers jours du mois de jeûne, les membres du comité de la filière avicole, qui se sont réunis avec le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, étaient unanimes à rassurer que le marché des viandes blanches durant le mois de Ramadhan sera équilibré excluant au passage des prix exorbitants de la volaille. ''En plus de la production du poulet frais par des opérateurs privés, le secteur public interviendra par la mise sur le marché de 10.000 tonnes de poulet stocké dans le cadre du système de régulation'', a déclaré le président du CIFA, M. Mohammed Aydouni. Selon ce même responsable qui s'attend à une production totale de 600.000 tonnes en 2012 contre 500.000 tonnes en 2011 et 450.000 tonnes en 2010, les prix devraient osciller entre 280 et 320 DA/kg. La consommation aussi a nettement augmenté ces dernières années, passant de 9 kilogrammes/personne /an en 2009 à environ 17 kg actuellement pour le poulet. Les professionnels ont indiqué qu'ils n'ont pas essuyé de pertes ces deux dernières années, et ce, grâce à la mise en place du dispositif d'accompagnement dit ''la triangulaire'', un système qui consiste à approvisionner l'éleveur en poussins et en aliments en contrepartie de l'achat de sa production. Ce dispositif offre aussi aux éleveurs la possibilité d'absorber le surplus de production à un prix plancher de 150 DA/kg pour le stocker. ''Grâce à la triangulaire, les aviculteurs n'ont pas perdu d'argent'', a affirmé un aviculteur de la wilaya de Tlemcen. Afin de parvenir à une bonne régulation du marché, le comité a proposé la création d'unités de transformation d'œufs en poudre. Les producteurs essuyant des pertes lors d'une forte production, procèdent à une baisse de l'offre ce qui provoque une hausse des prix. Le ministre a noté, dans ce sens, que les producteurs ne devraient pas faire des rétentions de production, mais de trouver d'autres solutions qui leur permettent de rentabiliser leurs exploitations et de proposer un prix acceptable pour le consommateur. ''Les producteurs ont décidé de diminuer l'offre pour réguler. Je suis contre cette façon de régulation. Il faut trouver des solutions en aval comme par exemple soutenir l'investissement pour la création d'un nouveau marché de transformation", a souligné le ministre. ''Il faut produire plus et ne pas avoir peur du marché pour qu'on puisse arriver en bout de chaîne à un prix acceptable'', a-t-il insisté. De part, sa nature intégrée, la filière avicole, ''a besoin de tous les maillons pour qu'elle se développe davantage'', a enfin souligné M. Benaïssa en constatant une amélioration dans la dynamique de cette activité, citant des indices comme l'engouement affiché durant les foires et expositions pour l'acquisition des équipements d'élevage et de production avicoles.