Alistair Burt, le ministre britannique des Affaires étrangères chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, qui est depuis hier, et pour la troisième fois à Alger, pour une visite de trois jours, dans le cadre de la 7e session du comité bilatéral algéro-britannique, compte « intensifier » et « élargir » cette coopération bilatérale à tous les secteurs. Notamment l'agriculture, les énergies renouvelables et les services. Ces objectifs sont le « fruit de l'échange de délégations de responsables, de parlementaires et d'hommes d'affaires, ces derniers temps entre les deux pays », affirme Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, convaincu que la signature prochainement du cadre juridique donnera un second élan à cette coopération que les deux pays qualifient de « précieuse ». Actualité oblige, la situation au Sahel et le développement de la crise malienne ont dominé le point de presse qu'ils ont animé, hier, à la résidence El Mithaq. Deux points parmi tant d'autres, sur lesquels Alger et Londres ont une convergence de vues. « Le Royaume-Uni apprécie la position de l'Algérie sur la crise malienne. Nous sommes favorable à son règlement par le dialogue et à la participation de l'Algérie à ces négociations difficiles », affirme Alistair Burt, avant de présenter le recours à la force prôné par certains pays de la région comme ultime solution. Surtout, reconnaît-il, les armes ne manquent pas dans la région depuis la chute du leader libyen. « La Grande-Bretagne travaille au retour de la légitimité en Libye et au retour de toutes ces armes éparpillées ». Comme pour « détailler » aux « conviés » au point de presse, l'évaluation de l'Algérie du dossier malien, Messahel a fait un exposé. Maître mot de cette « feuille de route » présentée à Abidjan en avril dernier : donner une chance au dialogue politique. Un exposé qu'il fera sûrement à certains ministres des Affaires étrangères de la Cédéao, des pays du champ et européens qu'il attend dans les prochains jours à Alger. Les urgences posées par la situation au Mali sont, selon Messahel, au nombre de six (parachèvement du processus de retour à l'ordre constitutionnel, mise en place d'un gouvernement consensuel fort et légitime, préservation de l'intégrité et de la souveraineté du Mali, règlement de la question du Nord, à travers l'organisation d'un dialogue avec les rebelles pour la prise en charge de leurs revendications légitimes, prise en charge de la question humanitaire et lutte contre le terrorisme et le crime organisé). Autrement dit, le cadre dans lequel la contribution que pourra apporter l'Algérie, qui subit des pressions de toutes sortes pour cautionner une intervention militaire, est tout tracé. Comme pour taire certaines rumeurs, Messahel lance à l'assistance : « Nous avons des contacts avec toutes les parties maliennes et à la demande de celles-ci. Et dans cet effort, nous sommes soutenus par les Maliens et nos partenaires africains, européens et américains avec lesquels nous sommes en discussion non-stop », dit-il, avant d'annoncer une réunion dans les prochains jours du comité d'état-major opérationnel conjoint des pays du champ à Alger et de révéler que nos diplomates pris en otage « se portent bien ». « C'est une question très sensible qui requiert la discrétion si on veut être efficace », répond-il à un journaliste qui voulait savoir davantage sur cette affaire. Djamel Boukrine • Le dossier de Abdelmoumène Khelifa est entre les mains de la justice britannique Le ministre britannique aux Affaires étrangères chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Alistair Burt, a indiqué que le dossier de Abdelmoumène Rafik Khelifa est entre les mains de la justice britannique. « Je n'ai pas de commentaire à faire sur cette affaire (Khelifa) qui est entre les mains de la justice. Ce n'est pas aux autorités politiques d'intervenir », a précisé M. Burt en réponse à une question de la presse sur ce dossier. • Les otages algériens dans le nord du Mali « se portent bien » Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a affirmé que les diplomates algériens otages dans le nord du Mali « se portent bien ». Interrogé à ce sujet, M. Messahel s'est contenté de répondre qu'il s'agit d'une question « très sensible » qui « requiert la discrétion ». Il a précisé, à cet effet, que « seule la discrétion dégage l'efficacité ». « Tout ce que je peux dire à ce sujet, c'est qu'ils (les otages) se portent bien », a-t-il ajouté. • M. Guenaïzia reçoit Alistair Burt Le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, a reçu, hier à Alger le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord auprès du ministère britannique des Affaires étrangères, Alistair Burt, a indiqué le ministère de la Défense nationale dans un communiqué. « Les entretiens ont porté sur des questions d'intérêt commun », a précisé le communiqué.