Le moudjahid Mohamed Khalassi, qui a grandi à l'avenue Kitouni (Constantine Ville) a intégré très tôt les rangs de la résistance, il était notamment aux côtés des grands moudjahidine de la ville de Constantine : Achi, Marzougui, Lemili, Azouz Hamrouchi et Kitouni Benabdelmalek. Rencontré en marge d'une conférence avec les jeunes, organisée au Musée Cirta, il nous livre ses impressions sur le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie : « Avant le 5 juillet 1962, nous ne savions pas ce que le mot indépendance voulait dire. On se disait entre nous qu'est-ce qui va nous arriver. J'ai toujours été un militaire depuis mon tout jeune âge, et j'ai vu beaucoup de mes proches mourir au maquis. Je me souviens des femmes des chouhada qui étaient à la fois heureuses et malheureuses, elles pleuraient l'indépendance et la perte de leurs maris. Le 5 juillet, nous étions donc heureux et tristes. La fête, les danses et les cérémonies ont débuté le 19 mars, c'était la délivrance pour tout le monde. Lorsque je suis descendu du maquis de Jijel, mes camarades et moi pensions aussi aux martyrs morts quelques jours avant le cesser-le-feu. Aujourd'hui, j'attends des jours meilleurs pour nos enfants »